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Les agences de l'ONU appellent à l'adoption d'un modèle de développement durable dans la région paneuropéenne

Un nouveau modèle de croissance - qui augmenterait le développement humain, ferait progresser l’égalité et réduirait l’impact sur l’écologie - est à la fois nécessaire et possible dans la région paneuropéenne. C'est la principale conclusion du rapport «De la transition à la transformation: le développement durable et inclusif en Europe et en Asie centrale», préparé par 13 agences des Nations Unies, et coordonné par la CEE-ONU et le PNUD, comme contribution à la Conférence des Nations Unies pour le développement durable (Rio +20) et présenté le 23 mars 2012 au premier «Forum sur le développement humain international» du PNUD à Istanbul.

Le rapport est l’une des premières tentatives pour dresser un panorama complet du développement durable dans la région paneuropéenne. Il présente des propositions de nouvelles politiques pour aider à gérer le changement nécessaire vers une économie plus verte et plus inclusive, au bénéfice des populations de toute la région.

«Plus nous repoussons la transformation dans le temps, plus le coût sera élevé. A moyen et long terme, de nouveaux modes de vie, de production et de consommation devront apparaître. Il est donc plus avisé d'accélérer cette transformation maintenant en prenant des mesures incitatives ou, pour les pays à faible revenu, en sautant carrément un stade de développement "brun" devenu obsolète", comme le soulignent dans leur préface commune Ján Kubiš, ex-Secrétaire exécutif de la CEE-ONU, et Kori Udovicki, Directrice du Bureau régional du PNUD pour l'Europe et la CEI.

Situation
Le rapport constate que :
• Malgré les progrès réalisés en matière d'efficacité énergétique et d'utilisation des énergies renouvelables, un certain nombre de pays d'Europe orientale, du Caucase et d'Asie centrale restent parmi les économies les moins efficaces énergétiquement et les plus gourmandes en carbone dans le monde. La région paneuropéenne et l'Amérique du Nord ont toujours les émissions de carbone par habitant les plus élevées dans le monde - plus de cinq fois la limite qui permettrait de stabiliser le réchauffement climatique d'ici à 2050. L'intensité énergétique du PIB en Europe occidentale est inférieure d’environ 33% à celle de l'Amérique du Nord et représente moins de la moitié de celle de la partie orientale de la région (voir tableau 1). Il existe donc un potentiel considérable de réduction des émissions en Europe orientale et en Asie centrale en améliorant l'efficacité énergétique jusqu'au niveau de l'Europe occidentale.
• La pauvreté persiste au sein des groupes vulnérables et les inégalités ont augmenté dans pratiquement tous les pays de la CEE. Depuis 1999, près de 90 millions de personnes sur 480 millions dans les pays de l’Europe émergente et en Asie centrale, soit environ 18% de la population - sont sortis de la pauvreté. Pourtant, la récente crise financière a fait considérablement reculer la région et presque 30% des personnes y vivant sont considérés comme pauvres ou vulnérables. Trop souvent, ce sont les plus pauvres qui sont touchés par la dégradation de l'environnement, car ils sont fortement tributaires des ressources naturelles (qui assurent près des trois quarts de leur revenu) et donc plus vulnérable aux chocs environnementaux.
• Malgré des résultats impressionnants concernant la réduction de la dégradation de l'environnement (amélioration de la qualité de l'air en milieu urbain; élimination des substances dégradant la couche d'ozone stratosphérique, développement des sources d'énergie renouvelables, gestion améliorée de l'eau et un accroissement des zones protégées), les écosystèmes et la biodiversité sont encore menacés. En effet, la région paneuropéenne a la plus grande empreinte écologique au monde et la plupart des pays de la région présentent un déficit de leur bio capacité (c'est à dire qu'ils utilisent plus de ressources qu'ils n'en ont sur leur territoire).


Recommandations
Le rapport présente également un large éventail d'orientations illustrées par des initiatives nationales en cours dans toute la région. Il détaille des actions qui produisent des effets dans le cadre de la transformation globale vers l'économie verte : l'investissement vert peut augmenter la compétitivité, le transport durable signifie moins de pollution atmosphérique et améliore la santé, les technologies plus économes en énergie permettent de réaliser des économies et une économie fondée sur la connaissance combinée avec des politiques actives sur le marché du travail peuvent à la fois augmenter les niveaux de revenu et réduire les inégalités.
Le rapport appelle à une action immédiate des décideurs politiques visant à :
• Supprimer les subventions sur les combustibles fossiles pour envoyer le bon signal aux entreprises et aux ménages. Le juste prix de l'énergie et l'internalisation du coût environnemental encourageront le développement de technologies économes en énergie, rendront les énergies renouvelables plus attrayantes et inciteront au changement des comportements de consommation. Des règlements et des normes volontaristes sont tout aussi importants, car ils développent les produits et les marchés verts.
• Mettre en place un socle de protection sociale pour compenser les coûts plus élevés de l'énergie pour les ménages pauvres, créer un filet de sécurité pour les revenus, assurer une nouvelle formation aux personnes ayant perdu leur emploi du fait de la transition vers l'économie verte et fournir un accès universel aux services de santé. Un tel système peut être financé par la suppression des subventions néfastes, une efficacité accrue des administrations publiques et la restructuration du système fiscal.
• S'engager dans des politiques industrielles et d'emploi actives pour créer des emplois verts, et décents, dans les secteurs où il y a le plus d’opportunités dans la région paneuropéenne : les énergies renouvelables, le recyclage, l'efficacité énergétique du logement et le transport durable.
• Placer le développement durable au coeur de la gouvernance, pour qu'il soit pris en compte dans toutes les décisions, tant au niveau national que local, et faire preuve de leadership dans la transformation durable par l'écologisation des achats du secteur public et favoriser les investissements du secteur privé dans le développement durable.
• Sensibiliser tous les acteurs de la société à la consommation et à la production durables. À cet égard, les femmes - responsables de l'achat de 80% des articles du ménage - sont essentielles pour faire opérer un changement vers une consommation durable. Par l'éducation, la jeunesse doit être engagée du fait de sa responsabilité future dans la lutte pour le défi de la durabilité.
Le rapport est disponible à l'adresse: http://www.unece.org/publications/oes/welcome.html


Note aux rédactions
Ce rapport a été coordonné par la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Les différentes parties du rapport ont été préparées par le personnel des bureaux régionaux pour l'Europe et pour l'Asie centrale des fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies suivants : Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) , Organisation mondiale de la Santé (OMS), Organisation pour l'alimentation et l'agriculture de l'Organisation des Nations Unies (FAO), Organisation internationale du Travail (OIT), Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), Entité des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation de la femme (ONU-Femmes). Des contributions ont été également fournies par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), le Centre du commerce international (CCI) et l'Union internationale des télécommunications (UIT).
Le rapport sera également présenté lors d’un évènement lors de la troisième réunion de la Commission préparatoire à New York, le 26 mars 2012.
Pour plus de détails : http://www.uncsd2012.org/rio20/content/documents/461Informals%203rd%20Intersessional%20Side%20Programme_Web%20Final.pdf

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