Skip to main content

Le Tchad valide sa stratégie et son plan de mise en œuvre de la Convention sur l'eau

Le Tchad valide sa stratégie et son plan de mise en œuvre de la Convention sur l'eau

Chad validates its strategy and implementation plan for the Water Convention

Une grande partie des ressources en eau du Tchad sont partagées, notamment le bassin du Lac Tchad et ses multiples affluents et défluents (partagé avec le Cameroun, la Centrafrique, la Libye, le Niger, le Nigeria, le Soudan et l’Algérie), le bassin du fleuve Niger (partagé avec le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger et le Nigeria) le système aquifère des grés de Nubie (partagé avec la Libye, l’Egypte et le Soudan).

Dans un contexte marqué par des pressions accrues sur ses ressources en eau dues aux effets du changement climatique, aux pollutions ainsi qu’à une urbanisation croissante, le Tchad rencontre à l’heure actuelle plusieurs défis comme notamment le besoin de mettre à jour ou développer  des accords de coopération transfrontières pour les bassins partagés ou le besoin de renforcer le suivi quantitatif et qualitatif des ressources en eau pour prévenir, contrôler et réduire les possibles impacts transfrontières. La question de l’adaptation au changement climatique à travers le développement des mesures et techniques innovantes de gestion des ressources en eau partagées est aussi une priorité pour le pays, confirmant la tendance régionale.

Pour tenter de répondre à ces défis, les autorités tchadiennes sous le leadership du Ministère de l’eau et l’assainissement ont élaboré et  validé  un plan de mise en œuvre de la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux (Convention sur l’eau, dont le secrétariat est assuré par la CEE-ONU) lors d’un atelier national les 4-5 avril 2024 à N’Djamena. Les principaux ministères sectoriels ainsi que les partenaires techniques financiers actifs dans le pays ont pris part aux discussions marquant ainsi une étape importante pour la mise en œuvre de la Convention sur l’eau au Tchad.

Le Tchad est devenu la première Partie africaine à la Convention sur l’eau en 2018, suivi de huit autres pays du continent, dont le Cameroun (2022) et le Nigeria (2023), avec lesquels le Tchad partage certains bassins transfrontaliers.  Afin de renforcer son cadre juridique et politique pour une gestion plus durable et concertée de ses ressources en eau, le document de stratégie et de plan de mise en œuvre  permettra au Tchad de consolider la gouvernance de l’eau à l’échelle nationale et transfrontalière.

Cet exercice a permis au Tchad d’identifier les lacunes actuelles et les défis en lien avec la mise en œuvre des obligations de la Convention mais aussi les opportunités de traduire de manière concrète la Convention en mesures juridiques, administratives, économiques, sociales et environnementales.

Le Ministre de l’eau et de l’assainissement du Tchad, M. Passale Kanabe Marcellin, a rappelé qu’un tel document pourra être utilisé pour explorer les appuis techniques et financiers pouvant être mobilisés, confirmant ainsi le rôle catalyseur de la Convention sur l’eau.

En effet, l’atelier a aussi été l’occasion d’entendre des partenaires techniques et financiers présents dans le pays et dans la région tels que l’Union Européenne, le Partenariat Mondial pour l’Eau- Afrique Centrale, la Banque Africaine de Développement, l’Agence Française de Développement, la Coopération Suisse pour le Développement et la Coopération  ou encore le bureau régional de l’Union International pour la Conservation de la Nature.  Les partenaires ont rappelé que la question de la coopération transfrontière dans le domaine des eaux fait partie de leurs priorités thématiques en manifestant leur intérêt à soutenir certains axes thématiques du plan de mise en œuvre, une fois consolidé, notamment celles qui s’inscriront aussi dans les priorités stratégiques de développement du gouvernement.

La présence des points focaux nationaux du Fond Mondial pour l’Environnement et du Fond Vert pour le Climat ont aussi permis de rappeler l’opportunité d’appui financier pour des projets en lien avec la gestion des ressources en eau partagées. La collaboration étroite entre les Ministères, notamment entre le Ministère technique et ceux en charge des finances et de la planification, est aussi cruciale dans la recherche de soutien technique et financier.

Le coordinateur du Centre Régionale des Ressources en eau de l’Afrique centrale (CRGE-AC), M. Prime Ngabonziza, a également rappelé la dynamique politique régionale actuelle en faveur de la Convention sur l’eau, en précisant qu’un des principaux objectifs du CRGE est de soutenir les 11 pays de la région à gérer durablement leurs ressources en eaux transfrontières afin de mieux valoriser leurs bassins et sous bassins.

La 10ème session de la Réunion des Parties à la Convention sur l’eau en octobre 2024 constituera une opportunité pour le Tchad de présenter ses besoins prioritaires sur la base de ce plan et explorer les soutiens possibles auprès des partenaires techniques et financiers.

L’accompagnement du Tchad par le secrétariat de la Convention pour le développement de la stratégie et du plan d’actions de mise en œuvre s’inscrit dans le cadre du projet de l’Union Européenne « Promouvoir l'adhésion à la Convention sur l'eau » qui vise à soutenir l'adhésion et la mise en œuvre de la Convention sur l'eau et à renforcer ainsi la coopération transfrontalière dans le domaine de l'eau et la gestion durable et pacifique des ressources en eau partagées. Il a aussi été possible grâce au soutien financier de la France et de la Commission du bassin du Lac Tchad à travers un projet régional GEF/PNUD pour le bassin du lac Tchad. 

Countries: Chad