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La UNECE prépare un guide de stockage de l’eau d’extinction des incendies afin d’éviter un nouveau Sandoz

Il y a trente ans, l’un des pires désastres environnementaux en Europe a été causé par un incendie déclenché dans un entrepôt agrochimique du site bâlois, en Suisse, de la compagnie pharmaceutique Sandoz. La véritable catastrophe n’est pas due à l’incendie en lui-même, mais à la contamination de l’eau d’extinction utilisée par les pompiers pour éteindre les flammes qui s’est déversée dans le Rhin. La trainée toxique de 70 kilomètres de long, a traversé la Suisse, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, menaçant l’approvisionnement en eaux potables et dévastant les ressources en poissons.


Un accident similaire pourrait-il se reproduire en Europe de nos jours ? La réponse, malheureusement, est oui. Bien que l’accident de Sandoz ait donné lieu à des améliorations de la sécurité industrielle des pays européens, le problème du stockage de l’eau d’extinction des incendies n’a, jusqu’à présent, pas été traité de manière approfondie. Il existe des fossés dans certains pays concernant la législation nationale, et cela même dans les plus avancés en matière de sécurité industrielle tel que l’Allemagne. De plus, la taille requise des bassins de stockage de l’eau d’extinction des incendies reste inadéquate.


Cela est sur le point de changer avec la création, sous la direction de la UNECE, d’un groupe d’experts chargé d’élaborer un guide sur le stockage de l’eau d’extinction des incendies. Ce guide fera la synthèse des bonnes pratiques disponibles, et définira  des principes généraux de sécurité et des recommandations en la matière.


Une première réunion, réunissant des experts de la République Tchèque, de la Finlande, de l’Allemagne, de la Hongrie, de la Pologne, de la Suède et de la Suisse, s’est tenue le 17 janvier 2017 à Genève, sous l’égide de la Convention sur la Protection et l’Utilisation des Cours d’Eau et des Lacs Internationaux et de la Convention sur les Effets Transfrontières des Accidents Industriels de la UNECE. Deux réunions supplémentaires sont planifiées en juin et en septembre 2017, et l’objectif est que le guide puisse être adopté par les organes de décision  des deux Conventions durant l’automne 2018. L’Allemagne est le principal donateur de ce projet.


Pour plus d’information, veuillez visiter : http://www.unece.org/env/teia/jeg.html


Ou contacter :
Claudia Kamke
Secrétariat de la Convention sur les effets transfrontières des accidents industriels
Courriel: [email protected]
Tel:  +41 (0)22 917 12 11
Note aux rédactions

Depuis le début des années 90, la UNECE s’est engagée à prévenir, préparer et répondre aux accidents industriels, principalement à ceux qui produisent des effets transfrontières. La Convention de 1992 sur les Effets Transfrontières des Accidents Industriels (la Convention des Accidents Industriels) aide à protéger les êtres humains et l’environnement contre ces accidents en les évitant autant que possible, en réduisant leur fréquence et leur intensité, ainsi qu’en atténuant leurs impacts. Les problèmes relatifs à la prévention de la pollution accidentelle de l’eau sont traités en étroite coopération avec la Convention de 1992 sur la Protection et l’Utilisation des Cours d’Eau et des Lacs Internationaux Transfrontières (la Convention de l’Eau). Le guide sur la conservation de l’eau d’extinction des incendies sera développé sous la direction du Groupe Conjoint d’Experts sur l’Eau et les Accidents Industriels de la UNECE, groupe conjoint des deux Conventions.

La situation en Suisse
La Suisse a développé une Ordonnance sur la Protection contre les Accidents Majeurs (OPAM) adoptée cinq ans après l’accident de Sandoz en 1991. L’OPAM a un large champ d’application sur 2,400 établissements chimiques, 2,500 usines de gaz et de pétrole, 3,600 kilomètres de lignes ferroviaires et 7,800 kilomètres de routes principales. Ainsi, elle n’est pas limitée aux installations de produits chimiques fixes, contrairement à la législation correspondante d’Autriche et d’Allemagne par exemple. En 1995 et en 1999, la Suisse a respectivement rejoint les Conventions de l’Eau et des Accidents Industriels de la UNECE. À travers ces deux Conventions, elle a activement travaillé à prévenir, préparer et réagir aux accidents industriels et aux pollutions accidentelles de l’eau, et notamment  sur les effets transfrontières, avec d’autres Etats membres de la UNECE. Par ailleurs, la Suisse a développé un guide sur le stockage de l’eau d’extinction des incendies, incluant la taille des bassins de stockage, afin d’aider les exploitants à se conformer à la législation nationale. Suite à l’accident de Sandoz, les pays se situant le long du Rhin ont accepté d’établir un Plan International d’Avertissement et d’Alerte pour le Rhin. À ce jour, sept centres d’alerte ont été mis en place entre Bâle et les Pays-Bas et ceux-ci sont prêts à transmettre une alerte aux pays en aval.

La situation en Allemagne
Après Sandoz, l’Allemagne a amendé sa réglementation, mais d’autres avancées sont nécessaires. Des exigences plus astreignantes sur la conservation de l’eau d’extinction des incendies seraient nécessaires afin de garantir, que les sites industriels de production de produits chimiques, et non plus seulement les  entrepôts soient couverts.

Ainsi, le 1er juin 2005, un incendie s’est déclaré dans une entreprise chimique produisant des cartes de circuits imprimés dans la région de la forêt Noire. D’importants volumes d’eau d’extinction furent générés. De fortes pluies étant attendues,  il existait un risque que 400 tonnes de produits chimiques soient déversées dans la rivière Kinzig, un affluent du Rhin (en comparaison, 10 à 30 tonnes de produits chimiques polluèrent le Rhin lors de l’accident de Sandoz). Les capacités de stockage de l’eau d’extinction étant insuffisantes, il fut nécessaire de mobiliser 70 camions citernes sur 500 kilomètres pour amener ces volumes d’eau contaminée dans une usine de traitement appropriée, pour un coût très important.


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