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La croissance économique mondiale a atteint un pic mais se maintiendra à 3 % en 2019-2020


L’affaiblissement du soutien au multilatéralisme, le resserrement des conditions financières et l’aggravation des tensions commerciales assombrissent les perspectives économiques


 L’économie mondiale continuera de croître à un rythme régulier d’environ 3 % en 2019 et 2020, la croissance mondiale semblant avoir atteint son point culminant. Toutefois, d’après le rapport de l’Organisation des Nations Unies intitulé « Situation et perspectives de l’économie mondiale 2019 », qui a été publié aujourd’hui, une combinaison inquiétante de problèmes liés au développement pourrait affaiblir encore la croissance.


Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré : « Les indicateurs économiques mondiaux sont certes généralement positifs, mais ils ne rendent pas compte de toute la réalité. Le rapport sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale pour l’année 2019 fait naître des inquiétudes quant à la durabilité de la croissance économique mondiale face aux difficultés financières, sociales et environnementales grandissantes ».


La croissance mondiale devrait se maintenir à 3 % en 2019 et en 2020, après avoir atteint 3,1 % en 2018. Aux États-Unis d’Amérique, la croissance devrait ralentir et passer à 2,5 % en 2019 et 2 % en 2020 à mesure que l’effet de relance dû aux mesures budgétaires prises en 2018 s’estompera. L’Union européenne devrait connaître une croissance soutenue de 2 %, bien que les risques de déclin demeurent, notamment en raison des répercussions possibles du Brexit. En Chine, la croissance, qui était de 6,6 % en 2018, devrait ralentir légèrement et passer à 6,3 % en 2019, les mesures de relance venant compenser en partie les répercussions négatives des tensions commerciales. Plusieurs grands pays exportateurs de produits de base, comme le Brésil, le Nigéria et la Fédération de Russie, devraient voir leur croissance reprendre légèrement en 2019-2020, en partant, certes, d’un niveau fort bas.


Il reste que la croissance économique est inégale et ne bénéficie souvent pas à celles et ceux qui en ont le plus besoin. Les revenus par habitant stagneront ou n’augmenteront que légèrement en 2019 dans plusieurs régions d’Afrique, d’Asie occidentale et d’Amérique latine et des Caraïbes. Même dans les pays où elle est forte, l’activité économique est souvent tirée par les principales régions industrielles, laissant de côté les zones périphériques et rurales. L’élimination de la pauvreté d’ici 2030 nécessitera à la fois une croissance à deux chiffres en Afrique et de fortes réductions des disparités de revenus.


L’accumulation de plusieurs risques susceptibles de perturber fortement l’activité économique et de porter gravement atteinte aux perspectives de développement à plus long terme vient noircir davantage le tableau. Ces risques incluent l’essoufflement du soutien au multilatéralisme, l’accentuation des différends relatifs aux politiques commerciales, l’instabilité financière liée aux niveaux élevés d’endettement et l’intensification des risques climatiques, la planète étant touchée par un nombre croissant de phénomènes météorologiques extrêmes.


L’émergence simultanée de plusieurs risques majeurs met en péril les efforts déployés pour contribuer à l’exécution du Programme de développement durable à l’horizon 2030 – le programme d’action universellement adopté qui s’articule autour de 17 objectifs spécifiques visant à promouvoir la prospérité et le bien-être social tout en préservant l’environnement. « Outre les divers risques à court terme, il est de plus en plus urgent de s’attaquer à des problèmes beaucoup plus fondamentaux. Les défis que nous considérions jusqu’à présent comme s’inscrivant dans le long terme, tels que les changements climatiques, sont devenus des risques immédiats à court terme », a souligné Elliott Harris, économiste en chef et Sous-Secrétaire général chargé du développement économique à l’ONU.


Le renforcement des partenariats mondiaux est au cœur de la promotion du développement durable


Le rapport souligne que le renforcement de la coopération mondiale est essentiel à la promotion du développement durable. Le multilatéralisme qui sous-tend l’élaboration des politiques mondiales se heurte à des obstacles majeurs, notamment une tendance à l’adoption de mesures unilatérales de plus grande envergure. Les pressions se sont concrétisées dans les domaines du commerce international, du financement international du développement et de la lutte contre les changements climatiques. Ces menaces surviennent à un moment où la coopération et la gouvernance internationales sont plus importantes que jamais : nombre des problématiques énoncées dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 revêtent un caractère mondial et exigent une action collective et concertée. Le déclin de l’appui en faveur du multilatéralisme laisse planer le doute quant à la vraisemblance d’une action commune dans l’éventualité d’un bouleversement planétaire.


Les tensions commerciales mondiales compromettent les perspectives économiques

Dans un climat de tension grandissantes, la croissance du commerce mondial a ralenti au cours de l’année 2018, tombant de 5,3 % en 2017 à 3,8 %. Ces tensions ont certes lourdement pesé sur certains secteurs, mais des mesures de relance et des subventions directes ont jusqu’à présent compensé en grande partie les effets négatifs directs sur la Chine et les États-Unis. Une escalade prolongée des tensions commerciales pourrait cependant gravement perturber l’économie mondiale. Les secteurs directement touchés ont déjà enregistré une hausse du prix des intrants et des retards dans les décisions d’investissement. On peut s’attendre à ce que ces effets se propagent tout au long des chaînes de valeur mondiales, en particulier en Asie de l’Est. Le ralentissement de la croissance en Chine ou aux États-Unis pourrait également réduire la demande de produits de base, touchant les exportateurs d’Afrique et d’Amérique latine.


Un resserrement brutal des conditions financières mondiales pourrait entraîner des turbulences financières

Les conditions financières mondiales se resserrant, une hausse rapide et inopinée des taux d’intérêt ou une appréciation sensible du dollar des États-Unis pourrait exacerber les fragilités du marché émergent, entraînant un risque accru de surendettement. Les tensions commerciales mondiales, l’ajustement des politiques monétaires dans les économies développées, la flambée des prix des produits de base et les troubles politiques ou économiques internes peuvent entraîner une aggravation de ce risque. De nombreux pays à faible revenu ont déjà subi une augmentation sensible des taux d’intérêt. Les pays qui doivent financer une dette élevée libellée en dollars, qui accusent un fort déficit courant ou budgétaire, ont d’importants besoins de financement extérieur et des marges de manœuvre limitées sont particulièrement vulnérables aux tensions financières.


Les risques climatiques ne sont toujours pas pleinement intégrés dans la prise de décisions économiques

Il faut impérativement modifier en profondeur la manière dont le monde alimente la croissance économique. Il est essentiel d’intégrer dans la prise de décisions économiques les risques climatiques négatifs associés aux émissions. Cet objectif peut être atteint au moyen d’outils comme les mesures de tarification du carbone, les règlements en matière d’efficacité énergétique tels que les normes de performance minimales et les codes du bâtiment, et la réduction des régimes socialement inefficaces de subvention des combustibles fossiles. Les gouvernements peuvent aussi promouvoir des politiques destinées à favoriser les nouvelles technologies permettant d’économiser l’énergie, telles que les subventions à la recherche-développement. La diversification économique est un impératif pour les pays qui demeurent fortement tributaires de la production de combustibles fossiles.


Pour tout complément d’information, prière de consulter la page suivante : www.bit.ly/wespreport

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