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La lente reprise économique de l'Europe demeure fragile, selon un rapport de l'ONU

De nombreux pays européens sont toujours aux prises avec un taux de chômage élevé; les tensions géopolitiques pourraient contrarier la reprise


 

Genève, le 19 janvier—Selon le rapport Situation et perspectives de l'économie mondiale 2015 des Nations Unies, publié aujourd'hui, l'Europe qui poursuit sa reprise à un rythme modéré, après la crise financière mondiale de 2008, pourrait plonger dans une récession en raison des tensions en Ukraine et d'autres facteurs.


Selon les estimations, la croissance économique de l'Europe de l'Ouest, mesurée par le produit intérieur brut, a augmenté de 1,2 pour cent en 2014 et devrait connaître une légère accélération de 1,5 et 1,9 pour cent en 2015 et 2016, respectivement. 


La croissance n'est pas uniforme en Europe de l'Ouest. L'Italie a connu un recul de 0,4 pour cent en 2014, sa troisième année consécutive de résultat négatif, et devrait connaître une reprise oscillant entre 0,5 et 1,1 pour cent uniquement en 2015 et 2016. En France, la croissance économique est quasiment à l'arrêt, avec des estimations qui se chiffrent à seulement 0,3 pour cent en 2014, après une croissance de 0,2 pour cent en 2013. Une légère accélération est prévue en 2015 et 2016, à 0,8 et 1,3 pour cent respectivement. L'Allemagne a entamé l'année en force, mais a été affectée par les tensions géopolitiques autour de l'Ukraine; elle devrait enregistrer une croissance de 1,4 pour cent en 2014, puis de 1,4 et 1,7 pour cent en 2015 et 2016.


Certains pays en crise ont renoué avec la croissance économique. L'Espagne a enregistré une croissance de 1,2 pour cent en 2014, tendance qui devrait se poursuivre, pour atteindre 1,5 et 2,1 pour cent en 2015 et 2016 respectivement. La croissance positive a également repris en Irlande au Portugal. Toutefois, dans les trois cas, la reprise reste extrêmement fragile et ces pays se doivent encore de retrouver leurs niveaux de PIB d'avant
la récession.


Le seul exemple de croissance plus robuste se trouve hors de la zone euro, au Royaume-Uni, où le PIB devrait croître de 3,1 pour cent en 2014 et de 2,5 pour cent en 2015 et 2016.


Les tensions autour de l'Ukraine accroissent la vulnérabilité de l'Europe


Le conflit géopolitique autour de l'Ukraine a eu des effets négatifs sur le commerce et a affecté la confiance des investisseurs. Les sanctions économiques entre la Russie et de nombreux pays européens ont eu des répercussions significatives. Par exemple, les restrictions sur la fourniture de matériel de forage en eau profonde, imposées aux compagnies pétrolières russes sanctionnées, aura un impact sur certains des pays d'Europe centrale qui sont intégrés dans la chaîne de production des produits soumis à l’embargo.


D'une durée initiale d'un an, l'embargo russe sur les importations de produits alimentaires aura une incidence sur les pays baltes et la Pologne, avec des pertes directes pour le secteur agricole, des effets sur le système logistique, les budgets publics et les banques qui ont octroyé des prêts aux exploitants agricoles. Cependant, au niveau macroéconomique ces effets ne devraient pas être très perceptibles en 2015, à moins que les tensions géopolitiques ne gagnent en intensité.   


Défis en vue

De nombreux problèmes hérités de la récession continuent à déprimer l'activité économique en Europe. Les programmes d'austérité budgétaire sont toujours en vigueur dans de nombreux pays et le système bancaire demeure sous tension.  L'investissement continue d'apparaître comme un point faible de la zone euro et, même s'il devait se renforcer graduellement, il est loin d'apporter un soutien conséquent à la croissance. En outre, de nombreux pays continuent d'enregistrer des taux de chômage élevés et un taux de chômage de longue durée croissant.


Le rapport note que les taux d'inflation dangereusement bas exposent également la région au risque d'une déflation à la japonaise. En plus d'être extrêmement difficile d'en sortir, la déflation augmenterait le fardeau réel de la dette publique et peut-être relancerait la crise de la dette, étant donné la difficulté de plus en plus grande à atteindre les objectifs budgétaires.  


Le chômage persistant touche particulièrement les jeunes

Le chômage reste à des niveaux élevés dans de nombreux pays européens, en particulier dans la zone euro où, après avoir culminé à 12 pour cent à la mi-2013, il n'a baissé que de 0,5 points de pourcentage vers la fin de l'année 2014.


Les pays enregistrent des taux de chômage assez différents : 5,1 pour cent en Allemagne et 6,4 pour cent au Royaume-Uni,  mais 10,2 pour cent en France, 12,6 pour cent en Italie et 24,6 pour cent en Espagne en 2014. Ces chiffres masquent également les conditions beaucoup plus sévères auxquelles sont confrontés les jeunes dans la région, avec un chômage supérieur à 23 pour cent dans la zone euro, mais surtout 53 pour cent enregistré en Espagne, 44 pour cent en Italie et 35 pour cent au Portugal à fin 2014.  


Europe de l'Est

Les nouveaux États membres de l'UE continuent de remettre des conséquences de la crise économique et financière mondiale, ainsi que du fort ralentissement de la croissance survenu en 2012. En dépit des perspectives de croissance modérées pour l'Europe de l'Ouest, la reprise qui s'est consolidée en 2014 devrait se poursuivre.


L'investissement bénéficie de l'expansion de projets du secteur public, en particulier ceux qui sont soutenus par les financements de l'UE, et de la baisse des coûts de financement. Néanmoins, l'Europe de l'Est demeure très dépendante de l'environnement extérieur. La prochaine normalisation de la politique de la Réserve fédérale américaine peut mener à une volatilité des flux de capitaux, alors que les tensions géopolitiques dans la région créent des risques supplémentaires.


Selon les estimations, tous les pays devraient enregistrer des taux de croissance positifs en 2014, à l'exception de la Croatie. Le PIB global des nouveaux États membres de l'UE devrait croître de 2,5 pour cent en 2014, de 3 pour cent en 2015 et de 3,3 pour cent en 2016.


Un nouveau ralentissement prolongé en Europe de l'Ouest demeure le risque macroéconomique majeur pour la région. Une éventuelle perturbation dans l'approvisionnement de gaz naturel russe transitant par l'Ukraine aurait également des conséquences néfastes pour les industries des nouveaux États membres de l'UE.


Europe du Sud-Est : la lente reprise mise à rude épreuve par des catastrophes naturelles


L'activité économique globale en Europe du Sud-Est a connu un ralentissement en 2014, après avoir renoué avec la croissance en 2013. Les inondations du mois de mai ont frappé de plein fouet la Bosnie-Herzégovine et la Serbie, causant des dommages importants aux logements et aux infrastructures, et entravant l'activité économique. En conséquence, l'économie serbe a enregistré un recul en 2014.


Les performances économiques dans le reste de l'Europe du Sud-Est ont connu une amélioration grâce à un léger renforcement de l'activité dans l'UE. Les travaux de reconstruction dans les zones touchées par les inondations, les projets d'infrastructure prévus et la poursuite de la reprise dans l'UE devraient stimuler l'accélération de la croissance en 2015. Le PIB global de l'Europe du Sud-Est a augmenté de 0,7 pour cent en 2014; des taux de 2,7 pour cent et de 3 pour cent de croissance sont attendus en 2015 et 2016, respectivement.


Les performances économiques futures de la région dépendront en grande partie des perspectives de l'économie européenne, des possibilités d'augmentation des exportations et des transferts de fonds dans un contexte en proie à des fragilités structurelles importantes.


Situation et perspectives de l'économie mondiale est présenté au début de chaque année par le Département des affaires économiques et sociales (DAES/ONU), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les cinq commissions régionales de l'ONU et l'Organisation mondiale du tourisme (OMT). 


Pour de plus amples informations, rendez-vous sur: http://www.un.org/en/development/desa/policy/wesp/

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