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De nouveaux efforts sont nécessaires pour assurer l'accès à l'eau et l'assainissement équitable pour tous

Aucun laissé-pour-compte :  bonnes pratiques pour assurer l'accès équitable à l'eau et à l'assainissement, publié aujourd'hui, le 13 Mars 2012, lors du 6ème Forum mondial de l'eau à Marseille, met en évidence d'importantes inégalités dans l'accès à l'eau et à l'assainissement dans la région paneuropéenne et fournit des conseils sur la façon d'y remédier, en prenant comme modèle les politiques publiques et les mesures concrètes prises par les gouvernements, les distributeurs d’eau et la société civile.

Selon un rapport publié le 6 mars par le Programme commun de surveillance de l'eau et de l'assainissement  de l’OMS et de l’UNICEF, l’Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) de réduire de moitié la proportion des personnes n’ayant pas accès à l’eau potable a été atteint. A l’échelle mondiale, 89% de la population, soit 6,1 milliards de personnes ont maintenant accès à des sources d'eau potable, ce qui représente 1% de plus que l’aspiration des OMD. Bien que cette nouvelle soit encourageante, elle masque des problèmes importants liés à la qualité de l'eau, l'accessibilité financière, et les inégalités dans l'accès. En outre, le monde est encore loin d'atteindre la cible des OMD pour l'assainissement, et il est peu probable que cela se fasse avant 2015.

Des efforts importants doivent encore être faits pour assurer que l'accès à l'eau et à l'assainissement est sûr et équitable pour tous les membres de la population, notamment dans la région paneuropéenne. En outre, "l'engagement politique et une gouvernance forte de l'eau sont nécessaires pour que ceci devienne une réalité», a souligné Andrey Vasilyev, Secrétaire exécutif adjoint de la CEE-ONU, lors du lancement de la publication. Depuis que l'Assemblée générale des Nations Unies et le Conseil des droits de l’homme ont reconnu l’accès à l’eau et à l’assainissement comme un droit de l’homme en 2010, ce n’est maintenant plus un objectif : c’est désormais une obligation légale pour les gouvernements.

Aucun laissé-pour-compte  souhaite fournir des conseils sur la façon de veiller à ce que tous les membres de la population puissent bénéficier de l'accès à l'eau et à l'assainissement de manière équitable, en s'appuyant sur le cadre établi par le Protocole sur l'eau et la santé relatif à la Convention sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontaliers et des lacs internationaux de la CEE-ONU et du Bureau régional de l’OMS pour l'Europe (OMS-Europe). Ainsi, la publication révèle des inégalités importantes dans trois principales dimensions et donne des orientations concrètes et des exemples pour aider à y remédier :

- Les disparités géographiques. L’accès à l'eau potable et à l'assainissement dans les zones rurales de la région paneuropéenne est inférieur de 10% par rapport aux zones urbaines. Les programmes d'investissement, les subventions et la promotion de l'efficacité et de prix raisonnables dans les zones où le coût du service est le plus élevé peuvent aider à réduire ces écarts. Au Portugal, certaines régions moins densément peuplées bénéficient de subventions spécifiques sur les investissements et l’exploitation afin de garantir l’accessibilité de l’eau à tous, tout en préservant la pérennité des opérateurs.

- La discrimination ou l'exclusion dans l'accès aux services pour les groupes vulnérables et marginalisés. Les handicapés ou les personnes malades, les gens du voyage et les sans-abri, les personnes vivant dans des logements insalubres ou les utilisateurs d'installations institutionnelles (hôpitaux, écoles, prisons, camps de réfugiés, etc.) souffrent souvent d’iniquité dans l'accès à l’eau. Les politiques d'inclusion sociale doivent prendre en compte leurs besoins particuliers et les normes d'accessibilité doivent considérer leurs capacités à payer pour ces services. Plusieurs villes françaises informent et orientent les sans-abri sur les points d’eau et d’assainissement grâce à des cartes distribuées par les centres sociaux et les organisations non-gouvernementales. 

- L'accessibilité financière pour les utilisateurs. L’augmentation du coût de l’accès à l’eau et à l’assainissement menace son accessibilité, non seulement dans les économies en transition, mais aussi, et de plus en plus, dans les pays de l'Union Européenne. La conception tarifaire et les mesures de protection sociale jouent un rôle clé pour répondre aux préoccupations concernant l’accessibilité, en s'appuyant sur le financement par les utilisateurs d'eau ou par d'autres contribuables. Le Gouvernement ukrainien a adopté un programme de subvention du logement qui fixe un plafond pour les dépenses consacrées au logement, incluant l'eau et l'assainissement, en pourcentage par rapport au revenu des ménages.
Ces exemples ne doivent cependant pas être pris séparément, mais font partie d'un processus holistique. Comme Xavier Bertrand, Ministre français du Travail, de l'Emploi et de la santé, l'explique : «La coopération est importante entre les décideurs politiques nationaux et locaux, mais aussi entre les distributeurs d'eau privés et publics, les groupes de la société civile et les organisations non-gouvernementales, pour multiplier les efforts et renforcer l'impact de la réduction des inégalités dans l'accès aux services d'eau et d'assainissement. Seule une multitude d'efforts à différents niveaux peut traduire cette aspiration aux droits de l’homme dans les différents pays en pratiques assurant à tous les membres de la population une vie digne et en bonne santé. "
 
La publication est disponible en ligne à l’adresse :
http://www.unece.org/env/water/publications/pub.html

 
Note aux rédactions
Le Protocole sur l'eau et la santé relatif à la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontaliers et des lacs internationaux (Convention sur l’eau) de la CEE-ONU et l’OMS/Europe vise à fournir un accès universel à l'approvisionnement en eau et à l'assainissement. La qualité de l'eau fournie doit être adéquate et ne doit pas constituer un danger potentiel pour la santé humaine. Cela comprend la protection des ressources en eau qui sont utilisées comme sources d'eau potable, le traitement de l'eau et la mise en place, l'amélioration et l'entretien des systèmes collectifs. Dans ce but, le Protocole demande aux Parties de prendre des mesures positives pour aider les individus et les communautés à avoir accès à l'eau potable et à un assainissement adéquat, des mesures qui sont adaptées aux conditions sociales, économiques et environnementales des pays. En outre, le Protocole contient des dispositions ambitieuses sur l'information du public, sa participation, la sensibilisation, l’éducation et l’accès à la justice. Il comprend également des dispositions sur le devoir de solidarité internationale, demandant aux Parties de se prêter mutuellement assistance pour atteindre les objectifs du Protocole.

Le protocole contient également des dispositions sur la non-discrimination. En particulier, il exige que «l'accès équitable à l'eau, adéquat tant en termes de quantité que de qualité, doit être fournis pour tous les membres de la population, en particulier ceux qui souffrent d'une exclusion ou d’un désavantage social". Le protocole illustre et incarne ainsi les liens étroits qui existent entre les droits de l'homme, la santé, la protection de l'environnement et le développement durable.

Comme Partie au Protocole sur l'eau et la santé depuis 2005, la France mène et soutient les activités sur l'accès équitable mises en œuvre dans ce domaine dans le cadre du programme de travail du Protocole.
 

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