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Intérêt croissant pour la Convention sur l'eau en Afrique de l'Ouest

Le bassin du Niger, partagé par le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigéria et le Tchad, est le deuxième plus grand bassin fluvial de l’Afrique de l’Ouest. Il abrite environ 140 millions d’habitants. Face à la demande croissante de ressources en eau, assurer la coopération pour la gestion de celles-ci est essentiel au développement durable, à la paix et à la stabilité.


Le 11 avril, une journée d'information sur la Convention sur l'eau a fortement recommandé aux pays du bassin du Niger d'adhérer à la Convention sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontières et des lacs internationaux (Convention sur l'eau), dont le secrétariat est assuré par la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU). La journée, organisée par l'Autorité du bassin du Niger (ABN) et le secrétariat de la Convention sur l'eau avec le soutien de la Banque africaine de développement, a rassemblé plus de 50 représentants des pays du bassin du Niger, y compris des conseillers des chefs d'Etat chargés de l'eau et de l'environnement, des parlementaires, des ambassadeurs et des experts de l'eau.


Le Secrétaire exécutif de l’ABN, Monsieur Abderahim Bireme Hamid, a déclaré : « les ressources en eau sont l’objet aujourd'hui de conflits latents ou déclarés entre de nombreux pays dans le monde. Pour désamorcer la situation, dans son espace, l’ABN en 2008 a élaboré et fait adopter par les Chefs d’Etat et de Gouvernement des Etats membres de l’organisation, la Charte de l’Eau du Bassin du Niger pour régir la gestion des eaux du fleuve Niger et de son bassin en partage entre le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Tchad ». Il a indiqué que la Charte de l'eau s’inspire principalement des conventions mondiales et a souligné l'importance pour les pays membres de l'ABN d'adhérer à la Convention sur l'eau pour faciliter la mise en œuvre de la Charte.


Dans son discours, Madame Francesca Bernardini, secrétaire de la Convention sur l'eau, s'est félicitée que l'atelier ait été initié par l'Autorité du bassin du Niger. Elle a ajouté que « les organismes du bassin sont les agents de mise en œuvre de la Convention sur l’eau. Ils sont à la fois l’objectif et le moteur d’une mise en œuvre efficace de la Convention ».


L'Autorité du bassin du Niger a été créée en 1980, succédant à la Commission du fleuve Niger établie 1964, dans le but de promouvoir la gestion intégrée et la mise en valeur des ressources en eau du bassin du fleuve Niger. En 2018, le Tchad a été le premier pays du bassin du Niger et le premier État africain à adhérer à la Convention.


La journée d’information a été suivie, le 15 avril, par un atelier national sur la Convention sur l’eau pour la Côte d’Ivoire, auquel ont participé plus de 60 représentants de différents ministères, du parlement, des autorités de bassins fluviaux, de la société civile et des universités de Côte d’Ivoire. 


Dans son discours d'ouverture, le Ministre des eaux et forêts, Son Excellence Monsieur Alain-Richard Donwahi a rappelé les objectifs de l'atelier et annoncé que le pays élaborerait un nouveau code de l'eau incluant des aspects de la coopération transfrontalière dans le domaine de l'eau, étant donné que le pays partage sept bassins fluviaux avec ses voisins. Par conséquent, il a estimé que la Convention venait à point nommé pour appuyer les efforts de la Côte d'Ivoire en vue du renforcement de la gestion des ressources en eau transfrontières.


Lors de la session d'ouverture, l'Ambassadeur de France, Son Excellence Monsieur Gilles Huberson, le chef de la coopération de la délégation de l'Union Européenne en Côte d'Ivoire, Monsieur Michel Laloge et le coordonnateur résident du PNUD, Monsieur Luc Grégoire ont souligné l'utilité de la Convention sur l’eau en tant qu'instrument de la diplomatie de l'eau et de la gouvernance nationale de l'eau.


Depuis 2014, la Côte d'Ivoire a régulièrement participé aux réunions et activités organisées dans le cadre de la Convention sur l'eau et a manifesté son intérêt pour l'adhésion à la Convention sur l'eau. Dans une lettre envoyée en 2018, le Ministère des eaux et forêts de la Côte d’Ivoire a officiellement annoncé l’intention du pays de commencer le processus d’adhésion et a demandé l’aide du secrétariat. Dans ce contexte, l'atelier national visait à examiner les avantages et les obligations de l'adhésion de la Côte d'Ivoire à la Convention sur l'eau. À la suite de cet atelier, les participants ont recommandé que la Côte d’Ivoire poursuive son processus d’adhésion. Pour ce faire, les participants ont encouragé l’Etat ivoirien à continuer l’exercice d’appropriation de la Convention afin d’identifier les bénéfices et les défis liés à sa mise en œuvre.


Ces deux journées ont vu la participation active de la Banque africaine de développement (BAD). Le représentant de la BAD a expliqué que l’adhésion à la Convention pouvait également favoriser et faciliter les investissements. À cet égard, un séminaire a été organisé au siège de la BAD le 12 avril pour informer le personnel de la BAD sur la Convention et discuter des opportunités de coopération.


Le secrétariat de la Convention sur l'eau a déjà collaboré avec la Banque africaine de développement ces dernières années, par exemple dans le domaine du financement de l'adaptation au changement climatique dans les bassins transfrontaliers. Les 21 et 23 juin 2017 à Dakar, la CEE-ONU et la BAD, en collaboration avec d'autres partenaires, ont organisé conjointement une formation intitulée « Comment préparer des projets susceptibles de bénéficier d'un financement pour financer l'adaptation au changement climatique dans des bassins transfrontaliers ». Cette formation a été suivie en novembre 2018 d'une formation similaire pour des experts du Tchad et des pays riverains du bassin du lac Tchad et du Niger ainsi que pour les organismes de bassin connexes.


Les réunions du 12 avril à Abidjan ont abouti à de nouvelles suggestions de coopération entre la BAD et la Convention, telles que le renforcement conjoint des capacités, la préparation de produits de connaissance communs et la coopération sur des projets spécifiques.

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