REPRISE DU MARCHE DES PRODUITS FORESTIERS EUROPEENS,
MAIS CONDITIONS ENCORE TRES COMPETITIVES
16 octobre 1997
Les marchés des produits forestiers européens
se rétablissent en 1997 après les conditions sévères qui ont
dominé la première moitié de 1996. La demande s'est raffermie
et la production et la consommation de la quasi totalité des
produits devraient progresser en 1997 par rapport à 1996.
Néanmoins, les marchés restent très compétitifs.
En Amérique du Nord, la situation du marché
reste satisfaisante dans la mesure où la consommation des
produits forestiers a continué d'augmenter sous l'effet,
notamment, des très nombreuses mises en chantier de logements.
Dans certains pays en transition, le marché
des produits forestiers a commencé à bénéficier des succès
des réformes engagées, d'où un raffermissement de la demande
intérieure.
Le texte officiel adopté par la session du
Comité du bois de la CEE-ONU est joint en annexe. Il comporte
des estimations et des prévisions pour la région. La version
intégrale des discussions et analyses qui ont eu lieu lors de
cette réunion, ainsi que des prévisions par pays, sera publiée
sous peu comme numéro 4 du présent volume du Bulletin du bois.
Le texte officiel sera affiché sur le site Web.
Pour toute information
complémentaire, veuillez contacter :
Monsieur C. Prins
Section du bois
Division du commerce
Commission économique des Nations Unies
pour l=Europe (CEE-ONU)
Palais des Nations, Bureau 388
CH - 1211 Genève 10, Suisse
Téléphone: + 41 22 917 2874
Fax: + 41 22 917 0041
E-Mail: [email protected]
Site Web: http://www.unece.org/trade/timber/
DECLARATION DU MARCHE DU COMITE DU BOIS
REPRISE DU MARCHE DES PRODUITS
FORESTIERS EUROPEENS, MAIS CONDITIONS ENCORE TRES
COMPETITIVES
Le texte officiel ci-après a été adopté par
le Comité du bois CEE-ONU à sa cinquante-cinquième
session, du 6 au 9 octobre 1997.
Marchés des produits forestiers en 1997 et
1998
Aperçu général
Les marchés des produits forestiers européens
se rétablissent en 1997 après les conditions sévères qui ont
dominé la première moitié de 1996. Comme l'a prévu le Comité
en 1996, la demande s'est raffermie et la production et la
consommation de la quasi totalité des produits devraient
progresser en 1997 par rapport à 1996. Néanmoins, les marchés
restent très compétitifs et la tension qui s'exerce encore sur
le prix de certains produits est due en partie à la
mondialisation des marchés. La surcapacité reste un problème
dans certains secteurs, notamment celui des panneaux dérivés du
bois.
En Amérique du Nord, la situation du marché
reste satisfaisante dans la mesure où la consommation des
produits forestiers a continué d'augmenter sous l'effet,
notamment, des très nombreuses mises en chantier de logements.
Dans certains pays en transition, le marché
des produits forestiers a commencé à bénéficier des succès
des réformes engagées, d'où un raffermissement de la demande
intérieure. Dans certains d'entre eux, les exportations de
produits forestiers, notamment de bois ronds et de sciages, qui
se sont développées rapidement, ont fortement contribué à
l'équilibre commercial national. Ailleurs, la demande
intérieure reste toutefois très faible et le secteur forestier
est aux prises avec des problèmes multiples et graves.
Le taux de croissance économique est très
différent d'une économie de marché à l'autre. Aux Etats-Unis,
l'expansion économique, observée depuis longtemps, s'est
poursuivie à un taux annuel de 3,6 % au cours du
deuxième trimestre de 1997 et on peut escompter une
croissance soutenue pour le reste de 1997 et pour 1998, encore
qu'à des taux légèrement inférieurs. Au Royaume-Uni,
le PIB pour le deuxième trimestre de 1997 devrait être de
3,4 % supérieur à celui de la période correspondante
en 1996. La production devrait augmenter en 1998
d'environ 2,5 %. Par ses effets sur les exportations, la
hausse du taux de change du dollar a stimulé les trois grandes
économies d'Europe continentale (l'Allemagne, la France et
l'Italie), mais la demande intérieure de ces pays est
plutôt faible et le chômage y reste élevé. L'économie
allemande devrait progresser de 2,5 % en 1997 et d'environ
2,5 à 3 % en 1998, contre des taux de 2,3 et 2,8 % pour la
France. L'Italie prévoit une croissance inférieure à 1 %
pour ces deux années. Tous ces pays prennent des mesures pour
corriger le déséquilibre budgétaire sous l'impulsion, en ce
qui concerne les pays de l'Union européenne, des critères de
Maastricht. Partout, les prix sont plutôt stables, mais le
chômage reste un gros problème dans de nombreux pays.
La construction de logements est restée
stable, à ceci près qu'elle s'est maintenue à un niveau très
élevé aux Etats-Unis (1,45 million d'unités
en 1997), avec une progression particulièrement marquée
pour les maisons préfabriquées, grosses consommatrices de
produits forestiers. Cependant, EUROCONSTRUCT prévoit un recul
de 1,1 % en 1997 et une absence de croissance
en 1998 de ce secteur en Europe. Les réparations et les
entretiens périodiques devraient progresser de 2 %
aussi bien en 1997 qu'en 1998, mais la situation est
loin d'être uniforme entre les différents pays.
Dans le cas des pays en transition, les
perspectives pour 1997 sont très incertaines mais, là
encore, les disparités sont très nettes entre les pays. Dans le
groupe des pays en transition d'Europe septentrionale et
centrale, on s'attend à une croissance plutôt inférieure
à 5 % en 1997 tandis que dans les pays situés
plus au sud et à l'est, où le processus de transition est
beaucoup moins avancé, la production devrait stagner, voire
continuer de baisser. Les perspectives pour la Russie sont
elles aussi très incertaines, encore que certains observateurs
prévoient un retour à des taux de croissance positifs après
une longue période de contraction économique.
Lors de l'examen du secteur des forêts et des
produits forestiers dans son ensemble, le Comité a relevé
certaines évolutions structurelles. Ainsi, les produits
forestiers sont de plus en plus réutilisés, réparés ou
recyclés sous forme de matière première ou comme source
d'énergie, d'où une diminution des déchets, de la consommation
d'énergie et de l'utilisation des installations de décharge
avec, à la clé, un avantage économique pour ceux qui prennent
part à ces opérations. Les palettes et les emballages usagés
et de nombreux types de bois de démolition peuvent être
traités de la sorte. Associée aux pratiques mieux connues que
sont le recyclage des vieux papiers et l'utilisation des résidus
de sciage comme matière première, cette évolution signifie que
le secteur des forêts se rapproche d'une situation de
"cycle fermé", ce qui représenterait une importante
contribution au développement durable.
Au titre de son thème spécial, le Comité a
examiné les "marchés des produits forestiers
certifiés", c'est-à-dire le bois et les produits du bois
identifiables comme provenant de forêts dont il a été prouvé
qu'elles sont gérées de façon durable. Si on a accordé
beaucoup d'attention aux questions liées à la gestion des
forêts, on s'est relativement peu intéressé à l'effet de la
certification sur les marchés des produits forestiers. On a
conclu, d'après les exposés des experts, les déclarations sur
les marchés nationaux et les débats, qu'à l'heure actuelle le
volume des produits forestiers certifiés accessibles au
consommateur est très limité et que, dans la plupart des cas,
un surprix ne se justifie pas. Cependant, les pionniers créent
des créneaux dans ce domaine et il n'est pas exclu que la
certification des procédés de gestion durable des forêts soit,
pour le producteur ou le détaillant, un précieux instrument
d'action commerciale et de relations publiques. Ce n'est que
maintenant que l'on commence à disposer d'informations
empiriques sur les motivations des consommateurs et des
détaillants, d'où la possibilité de réaliser une analyse plus
objective de la situation. Le Comité a décidé de continuer de
suivre la situation des marchés des produits forestiers
certifiés lors de ses futures sessions.
Résineux
Grâce à une amélioration de la demande dans
le secteur de la construction, la consommation européenne de
sciages résineux est parvenue au terme d'une période de
diminution de deux ans en 1996. Il est prévu qu'elle augmentera
de 4 % en 1997 et demeurera au même niveau,
75,9 millions de m3, en 1998. En 1997,
la consommation apparente intérieure devrait beaucoup augmenter
en Suède et en Finlande (+ 24 %). Cette forte
augmentation s'explique en partie par l'évolution des stocks; en
Suède, par exemple, les stocks reviennent à leur niveau normal
après une forte baisse en 1996. L'Allemagne prévoit une
progression de 1 million de m3 à un volume
record de 16,8 millions. La production européenne devrait
progresser dans les mêmes proportions et atteindre un
niveau record de 78 millions de m3 en 1997
et en 1998.
L'Europe reste exportatrice nette de sciages
résineux, notamment grâce au développement de ses marchés
d'exportation en Asie. Tant les exportations que les importations
doivent, selon les prévisions, augmenter de 3 % en 1997
pour atteindre respectivement 30,7 et 28,5 millions de m3,
puis de 1 % en 1998. En 1997, l'essentiel des
2 millions de m3 d'exportations nettes devrait
aller au Japon.
La chute des prix des sciages en Europe a été
enrayée au milieu de 1996 et, depuis le milieu de 1997, la
diminution des stocks les fait remonter.
En 1997, le secteur de la construction de
logements en Amérique du Nord connaît une forte
expansion qui devrait pousser la consommation de sciages
résineux vers un nouveau record (139,3 millions de m3).
Grâce à une nouvelle augmentation des mises en chantier de
logements au Canada, prévue en 1998, la consommation
nord-américaine de sciages résineux pourrait encore augmenter
de 2 %. Selon les prévisions, la production devrait
elle aussi progresser de 5 % en 1997, à
149,3 millions de m3. En 1998, elle sera proche
de son record de 1987 (150 millions de m3).
Etant donné le léger recul escompté pour les
mises en chantier de logements aux Etats-Unis en 1997,
à 1,45 million d'unités, les importations de sciages
résineux semblent avoir atteint leur sommet en 1996, avec
43,8 millions de m3. En 1997, les importations
devraient diminuer de 2 %. La même année, les
exportations du Canada vers tous les marchés devraient reculer
de 3 % à 48,1 millions de m3, puis de
façon plus prononcée (6 %) en 1998.
Compensant en partie la diminution des
exportations canadiennes vers l'Europe, ainsi que le recul de
celles de la Fédération de Russie, les pays baltes ont,
depuis leur indépendance en 1991, plus que doublé leur
production (3,4 millions de m3) et porté leurs
exportations à près de 3 millions de m3 en 1996. Le caractère limité de leurs ressources pourrait
freiner cette expansion à l'avenir, malgré les avantages qu'ils
offrent sur le plan de la concurrence (coûts relativement bas de
la main-d'oeuvre et des grumes), une politique favorable aux
investissements étrangers et la situation géographique
stratégique de leurs ports entre les ressources et les marchés.
Ces pays ont commencé à importer des grumes et des sciages
des pays de la CEI aux fins de transformation et d'exportation.
Etant donné l'aggravation persistante de la
situation économique du secteur des forêts et des industries
forestières de la Fédération de Russie, sa consommation
de sciages devrait, en 1997, reculer de 14 % à
12,6 millions de m3, mais retrouver le
niveau de 1996 en 1998. La production est actuellement
limitée par la faiblesse de la demande intérieure combinée
avec une hausse des prix des grumes. Selon les prévisions, elle
devrait reculer de 11 % en 1997 mais augmenter
de 12 % en 1998. En 1997, les exportations
devraient rester à leur niveau de 1996, 4,4 millions
de m3, puis augmenter de 9 % en 1998, sous
l'effet de l'accroissement de la production.
En Europe, la consommation de grumes
résineuses devrait continuer à progresser de 4 % à
144,6 millions de m3 en 1997, puis
de 1 % en 1998. Les importations de grumes en
provenance des ex-pays de l'URSS et au sein de l'Europe
continuent à augmenter plus vite que les exportations.
En 1998, leur volume (12,1 millions de m3)
devrait représenter à peu près le double des exportations.
En Amérique du Nord, les exportations de
grumes résineuses continuent à baisser et devraient atteindre
10,1 millions de m3 en 1998, soit moins de la
moitié du volume d'il y a 10 ans. Les exportations de
grumes résineuses russes devraient progresser de 9 %
en 1997 et au même rythme en 1998, pour atteindre
7 millions de m3. Une part de ce volume est
exportée dans les pays baltes, comme indiqué ci-dessus, ainsi
qu'en Turquie, en Hongrie, au Japon et en Corée.
Feuillus
La consommation européenne de sciages
feuillus semble avoir atteint le creux de sa courbe
descendante à long terme et, grâce à la reprise de la demande
liée à la construction, devrait s'accroître de 3 %
en 1997, puis de 2 % en 1998, pour atteindre
17,3 millions de m3. La production devrait suivre
la même tendance et atteindre 13,6 millions de m3 en 1998. Les sciages sont en concurrence avec d'autres
produits forestiers, tant produits de haute technologie,
y compris les panneaux composites, que produits en bois
traditionnels tels que les produits oeuvrés, et des matériaux
non ligneux comme le PCV et le métal. En France par
exemple, la part du marché des fenêtres en bois est passée de
45 % en 1988 à 32 % en 1996.
En 1997, moins de la moitié, soit
1,9 million de m3, des importations européennes
devrait provenir de sources tropicales. Malgré une baisse
continue du volume des importations de bois tropicaux en Europe,
leur valeur brute a augmenté du fait que les producteurs ont
accru leur transformation pour créer de la valeur ajoutée.
En Amérique du Nord, la consommation de
sciages feuillus devrait continuer à progresser lentement,
de 2 à 3 % en 1997 et en 1998, pour
atteindre 29,1 millions de m3. Bien qu'encore à
un niveau relativement bas comparées à la consommation
intérieure, les exportations devraient accélérer leur rythme
en 1997 (+ 15 %) et en 1998
(+ 8 %) pour atteindre 4,4 millions de m3.
Les prix des sciages sont en augmentation, surtout en ce qui
concerne les essences de couleur claire. Aux Etats-Unis, les
scieries investissent dans l'automatisation, développent le
séchage au four et, quelquefois à l'aide de capitaux
étrangers, intègrent la production de bois de mesures
déterminées.
Aux Etats-Unis, le gros du volume de sciages
feuillus, 10,6 millions de m3 en 1996,
a servi à fabriquer des palettes et des caisses, soit une des
catégories de produits dont la valeur est la plus basse. La
production de palettes est en augmentation, mais l'utilisation de
bois recyclé a progressé à 30 % du volume des
palettes fabriquées en 1995, le double du volume
de 1993, grâce surtout à la récupération du bois dans
les zones urbaines et à son moindre coût (n 50 %).
Une part croissante de palettes (11 % en 1996) est réparée et
recyclée, mais 10 % continue à servir de matériaux de
remblayage.
En Europe, la consommation et la production de grumes
feuillues devraient progresser de 1 à 2 % par an
pour atteindre, en 1998, respectivement 31,9 et
29,3 millions de m3. Le commerce des grumes est
peu soutenu et assez régulier. Les exportations de grumes, qui
devraient atteindre 3,3 millions de m3 en 1998, représentent la moitié des importations, qui
continuent à provenir de plus en plus de la zone tempérée.
Aux Etats-Unis, la consommation et la
production de grumes feuillues devraient augmenter
parallèlement, de 4 % en 1997 et de 2 %
en 1998. En 1997, les exportations devraient, selon les
prévisions, progresser de 29 %, et en 1998
de 18 %, à 1,7 million de m3, soit la
moitié du volume des exportations européennes. La demande des
acheteurs étrangers, en Europe comme en Amérique du Nord, a
fait monter les prix des grumes, quelquefois au détriment des
scieries locales.
Panneaux dérivés du bois
En Europe, la consommation de panneaux
dérivés du bois (panneaux de particules, contre-plaqué et
panneaux de fibres) devrait, en 1997, reculer de 0,7 %
à 41,5 millions de m3, du fait que la reprise
dans les secteurs d'utilisation finale a, dans le meilleur des
cas, été modérée. Une augmentation de 1 % est
prévue en 1998, qui porterait le volume
à 41,9 millions de m3. En général, les
marchés sont restés peu actifs, les prix étant sous pression
et une certaine surcapacité s'étant manifestée pour les
panneaux de particules et les panneaux de fibres de densité
moyenne.
En Amérique du Nord, au contraire, une
nouvelle expansion de la consommation est prévue en 1997 et
en 1998, respectivement de 2,9 et de 1 %, qui en
portera le volume à 52 millions de m3, grâce à
la persistance d'une forte demande aux Etats-Unis et à la
reprise de l'économie au Canada en 1996 et au premier
semestre de 1997.
Une légère progression de la consommation des panneaux de particules, qui sont le type de panneaux le
plus important en Europe, est prévue en 1997 et
en 1998, à 29 millions de m3. En Allemagne,
le principal producteur, la production devrait rester à son
niveau de 1996, traduisant la faiblesse
de la demande des secteurs d'utilisation finale. La
France, la Pologne et le Royaume-Uni prévoient de fortes
augmentations. Cependant, les marchés des panneaux de particules
restent très compétitifs et plusieurs usines peu rentables ont
fermé leurs portes (trois en Allemagne, une en Belgique et
une au Portugal). En Europe, la production de panneaux
structuraux orientés se développe rapidement : en 1997,
l'entrée en service des usines nouvellement installées devrait
faire progresser la production de 60 %
à 660 000 m3.
En Europe, la consommation de contre-plaqué devrait reculer de 5,8 % en 1997 à 6,7 millions
de m3, mais une légère reprise est prévue
en 1998. La Finlande escompte un accroissement de sa
production de 10 %, à près de 1 million de m3,
88 % de ce volume étant exportés.
La production européenne de panneaux de fibres
de densité moyenne représente maintenant 70 % de la
production globale de panneaux de fibres.
Les exportations hors de la région, principalement vers le
Japon, ont permis de réduire la surcapacité créée par la
rapide expansion de cette industrie. La production globale
de panneaux de fibres devrait continuer à augmenter en 1997
et en 1998, respectivement de 2,2 et de 1,9 %, et
la totalité de l'accroissement de celle de panneaux de fibres de
densité moyenne être exportée à l'extérieur de la région.
Aux Etats-Unis, la consommation de contre-plaqué devrait diminuer de 5,1 % en 1997 et de 3,7 %
en 1998, soit de 1,6 million de m3 au
total, en raison de la fermeture d'usines de contre-plaqué
de résineux entraînée par le remplacement du contre-plaqué
par les panneaux structuraux orientés, qui sont moins chers. La
surcapacité dans le secteur des
panneaux structuraux a eu pour effet de peser
sur les prix, et quelques anciennes usines peu rentables ont
également dû fermer leurs portes. Au Canada, la consommation
devrait augmenter de 5,2 % en 1997, mais peu
en 1998.
En Amérique du Nord, la demande de panneaux
de particules et de panneaux structuraux orientés devrait,
selon les estimations, continuer à augmenter sensiblement en
1997 et 1998, globalement de 12,9 % ou 2,9 millions de m3,
pour atteindre un total de 25,5 millions de m3.
La production canadienne profitera de la croissance continue des
exportations vers les Etats-Unis, 12,6 % en 1997 et
5,1 % en 1998. La chute des prix qui a été enregistrée a eu pour cause la
croissance très rapide de l'industrie d es
panneaux structuraux orientés; les prix ont atteint leur niveau
le plus bas en avril 1997 : 120 dollars des
Etats-Unis pour mille pieds carrés (7/16 de pouce). Comme les
nouvelles usines annoncées vont entrer en production, on ne
s'attend pas à voir augmenter davantage la capacité.
En 1997, la consommation apparente de panneaux
de fibres, y compris les panneaux de fibres de densité
moyenne, en Amérique du Nord, devrait progresser de 5,4 %
à 7,9 millions de m3, et en 1998 de 2,4 %
à 8,1 millions de m3. La capacité de
production de panneaux de fibres de densité moyenne continue
à se développer, surtout au Canada. La consommation de
panneaux durs et de panneaux isolants devrait rester à son
niveau de 1996.
Bois ronds (bois de trituration et bois de
chauffage)
Sur les marchés mondiaux de pâte, l'offre et
la demande sont mieux équilibrées à l'automne 1997
qu'elles l'étaient au premier semestre de 1996 : les stocks
ont diminué et les prix sont remontés (sans approcher les
niveaux records de 1995), grâce en partie aux réductions de
production opérées par certains grands producteurs.
En conséquence de l'amélioration des marchés
de la pâte et des panneaux dérivés du bois, la consommation
européenne de bois de trituration devrait se reprendre en
1997 et en 1998 après la forte baisse enregistrée en 1996.
En 1998, elle devrait atteindre 186 millions de m3,
soit 14,6 millions de m3 (8,5 %) de plus que
le faible volume de 1996 et environ le volume de 1995.
Sur les deux années, la consommation de la Finlande devrait
progresser de 4,8 millions de m3 à
41,6 millions et celle de la Suède de 5,6 millions
de m3 à 40,7 millions. La production européenne
de bois de trituration devrait effectuer une reprise un peu plus
lente : 4,4 % en 1997 et 1,9 % en 1998.
Depuis 1991, les exportations européennes de
bois de trituration sont en diminution constante,
puisqu'elles sont passées de près de 20 millions de m3 à
14,5 millions en 1998. Depuis 1993 toutefois, les
importations, notamment de la Finlande et de la Suède, pays
qui représentent ensemble 40 % des importations européennes,
suivent les fluctuations du marché. Vu l'accroissement de
la demande, les importations européennes de bois de trituration
devraient progresser de 15 % entre 1996 et 1998, tout en
restant inférieures à leur volume de 1995. Les besoins de
l'Europe en importations d'autres régions ont dans l'ensemble
été couverts par les pays baltes et la Russie, qui ont
établi des courants commerciaux réguliers vers les pays
nordiques. En 1998, les exportations de bois de trituration des
pays baltes devraient atteindre 5,5 millions de m3 et celles de la Russie 10,7 millions de m3.
Plusieurs délégations ont relevé la
mondialisation croissante des marchés de la matière première
bois, notamment du bois de trituration. La concurrence des
sources de bois bon marché exerce une pression à la baisse sur
les prix, ce qui a pour effet de soumettre les propriétaires de
forêts à des pressions économiques.
Malgré l'accroissement prévu de la production
de papier, les Etats-Unis escomptent une légère régression de
leur consommation de bois de trituration, de 240 millions de
m3 en 1996 à 238 millions en 1998, imputable à
la part croissante du papier récupéré comme source de fibres.
Divers pays signalent une expansion de
l'utilisation de bois aux fins de la production d'énergie,
dans les ménages comme dans les grandes unités de
cogénération. Cette évolution est souvent le résultat de
mesures prises par les pouvoirs publics pour encourager le
recours aux sources d'énergie renouvelables. La production
d'énergie représente un débouché important pour le bois de
qualité inférieure; elle contribue en même temps à atténuer
les changements climatiques et devrait, pour cette raison,
être encouragée.
Sous l'effet d'un accroissement de la demande,
les quantités enlevées en Europe devraient augmenter au
cours des deux années considérées et passer de 346 à
362 millions de m3, soit une progression de
16 millions de m3 ou de 4,7 %, et
s'accompagner de taux de croissance analogues pour les grumes et
le bois de trituration. En Fédération de Russie, les quantités
enlevées devraient, selon les prévisions, reculer de 94 à
82 millions de m3 en 1997, mais remonter à
92 millions de m3 en 1998, à cause des nombreux
problèmes liés à la transition. Aux Etats-Unis, les
quantités enlevées devraient rester à peu près constantes,
avec un volume compris entre 495 et 500 millions de m3.