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LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES OUVRE LA SESSION DU CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'EUROPE

22 avril 1997

La Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU) a commencé cet après-midi les travaux de la session commémorative de son cinquantième anniversaire.

La session d'ouverture a été marquée par un discours du Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, et par les déclarations des ministres et délégués des Etats membres de la CEE-ONU, réunis pour l'occasion dans la salle du Conseil du Palais des Nations à Genève.

Dans son discours d'ouverture, le Secrétaire général a mis l'accent non seulement sur le rôle de la CEE-ONU durant les périodes difficiles de la guerre froide et la période de transition que traversent certains pays de la région, mais aussi et surtout sur le rôle que devrait jouer la Commission dans les années à venir. Il a plus particulièrement insisté sur la nécessité pour les Nations Unies d'avoir une dimension régionale et sur le caractère exemplaire de la réforme de la Commission qui a su ainsi montrer son dynamisme.

La Commission a également entendu les déclarations liminaires de M. Karoly Lotz, Ministre des Transports, Communications et Gestion de l'eau de la Hongrie, qui a été élu Président du débat de haut niveau de la Commission, ainsi que de M. Yves Berthelot, Secrétaire exécutif de la CEE-ONU.

Une table ronde avec pour thème "Construire la cohésion en Europe: réponses techniques à une aspiration politique" a suivi ces déclarations. Participaient à cette table ronde MM. Lotz; Valeri Serov, Vice-Président du Gouvernement de la Fédération de Russie; Volodymyr Khandogii, Vice-Ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine; Luciana Castellina, Présidente du Comité des relations extérieures du Parlement européen; et Janez Stanovnik, ancien Secrétaire exécutif de la CEE-ONU.

La Commission a ensuite entendu les déclarations des représentants des pays suivants: Malte; Pays-Bas (au nom de l'Union européenne), Fédération de Russie, Italie, Estonie, Suisse, Norvège, Lettonie, Belgique, Bulgarie, Danemark (au nom de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, la République tchèque, et le Liechtenstein.

La Commission reprendra ses travaux le mardi 22 avril à 10 heures dans la salle du Conseil.

Déclarations liminaires

M. Kofi ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a souligné le rôle essentiel de la CEE-ONU durant toute la période de la guerre froide, à la fois comme lieu de dialogue et d'organe normatif qui a contribué à sa façon aux buts des Nations Unies. Dans les moments les plus difficiles de cette période, la Commission est parvenue à maintenir le dialogue entre les pays de la région et à favoriser l'intégration de l'Europe.

M. Annan a ensuite évoqué les risques inhérents à la délicate dialectique qui existe entre globalisation et marginalisation. Risques qui peuvent concerner toutes et tous dans la région, quel que soit le pays où ils se trouvent. Pour limiter ces risques, le Secrétaire général a souligné l'importance de l'existence d'un partenariat entre tous les acteurs, que ce soit les gouvernements, les entreprises, les autorités locales, les organisations non gouvernementales et les individus. Le rôle des Nations Unies est de soutenir ce mouvement et de le favoriser.

Dans ce cadre, le régionalisme est un élément indispensable pour éviter la marginalisation, car les facteurs régionaux ont tendance à rapprocher d'une façon pragmatique les partenaires en présence. En Europe, de nombreuses organisations régionales ont ainsi vu le jour. Le défi est de trouver une complémentarité entre les mandats de ces diverses organisations et, pour chacune d'entre elles, de concentrer ses activités sur les domaines dans lesquels elle a fait ses preuves.

M. Annan a réaffirmé l'importance de la dimension régionale des Nations Unies et la nécessité d'une coopération entre institutions régionales et globales. Dans ce cadre, les Commissions régionales possèdent des atouts uniques. Tout d'abord, les pays d'une même région participent aux prises de décisions sur un pied d'égalité, permettant une meilleure intégration de tous et évitant ainsi un développement inégal entre pays d'une même région. Un second avantage des commissions régionales réside dans le fait qu'elles sont très bien placées pour mettre en oeuvre les décisions prises dans le contexte global des Nations Unies. A ce point de son discours, le Secrétaire général a rendu hommage aux Commissions régionales pour leur rôle dans la préparation et le suivi des conférences mondiales des Nations Unies. De plus, ce qui est fait au niveau d'une région peut servir de modèle aux autres régions. C'est le cas, par exemple, de l'ONU/EDIFACT ou de l'Accord relatif au transport des marchandises dangereuses, développés par la CEE-ONU et repris par d'autres commissions régionales.

M. Annan a ensuite salué la réforme de la CEE-ONU. Cette réforme devrait permettre à la Commission de mieux répondre aux défis futurs auxquels la région devra faire face. Il a souligné l'importance que revêtait pour lui la façon dont la Commission envisageait la coopération avec non seulement les autres institutions régionales, mais aussi la société civile et le secteur privé. Cet effort va tout à fait dans le sens des paroles qu'il avait prononcées lors du Forum économique mondial de Davos selon lesquelles les liens étroits entre le secteur privé et le travail des Nations Unies étaient d'une importance capitale.

Le Secrétaire général a conclu en rappelant sa détermination à faire en sorte qu'au XXIe siècle, l'ONU soit une organisation réformée et efficace. En entreprenant et en menant à bien le processus de réforme, la CEE-ONU a démontré que le système était capable de consensus et de progrès, aussi difficile que cela puisse être.

(Le texte intégral du discours du Secrétaire général est disponible dans le communiqué de presse SG/SM/97/70).

M. Yves BERTHELOT, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Europe, a commencé par rappeler que c'est un rapport de la Commission sur la surproduction d'acier en Europe qui a inspiré Jean Monnet, fournissant une des bases du Plan Schuman d'où est née la Communauté européenne du charbon et de l'acier, embryon de l'Union européenne. Il a souligné que la Commission pouvait être fière de son passé, mais que cela n'était pas suffisant pour garantir son avenir. C'est pourquoi la Commission s'était engagée dans un effort de réflexion qui a conduit à la réforme qui est soumise à cette session anniversaire. Les principales caractéristiques de cette réforme peuvent être résumées par la concentration des activités sur ses points forts - environnement et habitat; transports; statistiques; développement du commerce, de l'industrie et de l'entreprise; analyse économique; bois; énergie durable -, la flexibilité pour assurer que le programme de travail évolue souplement en fonction des demandes, et l'efficacité pour tirer le meilleur parti des ressources disponibles. Il a, d'autre part, souligné qu'il ne faudrait pas que de nouvelles économies viennent compromettre la qualité du travail en obligeant à sacrifier les temps d'étude et de recherche, car la Commission ne peut vivre sur ses acquis, elle doit sans cesse investir et innover.

M. Berthelot a noté avec satisfaction que le processus même de cette réforme avait d'ores et déjà permis d'atteindre deux buts. Le premier est une plus grande confiance entre le secrétariat et les Etats membres et, dans cette perspective, il a rendu hommage à l'Ambassadeur Lodewijk Willems et au Bureau de la Commission qui ont associé étroitement le secrétariat au processus de réforme. Le second but est la confirmation que la CEE-ONU a un rôle à jouer dans l'Europe du XXIe siècle. En analysant chaque élément du programme de travail un à un et en évaluant l'avantage comparatif de traiter chacun d'entre eux au sein de la Commission plutôt que dans une autre enceinte, les Etats membres sont parvenus à limiter le champ des activités de la Commission à ce qu'elle était seule à pouvoir faire.

M. Berthelot a souligné que la Commission doit rester une entité à part entière des Nations Unies et ceci pour trois raisons: la première est que son rôle essentiel, qui est l'une des tâches principales des Nations Unies, est de produire ce que les économistes appellent des biens publics tels que les idées, l'information et les règles, et de les mettre à la disposition de tous les pays membres. La deuxième raison est que les Commissions régionales en faisant partie de l'ONU sont le garant de la neutralité de l'institution. La troisième raison est que, grâce à son appartenance à une organisation mondiale, la Commission est à même de diffuser ses réalisations en dehors de la région.

Pour conclure, M. Berthelot a lancé un appel à tous les Etats membres de la Commission pour qu'elle devienne le lieu où tous les pays de la région, petits et grands, se gardent de toute attitude maître-élève, fort-faible, donneur-receveur, pour construire ensemble une Europe viable, apte à jouer un rôle dans le monde.

(Le texte intégral de la déclaration de M. Berthelot figure dans la communiqué de presse ECE/GEN/97/6.)

M. Karoly LOTZ, Président du débat de haut niveau de la Commission, et Ministre des Transports, Communications et de la Gestion de l'eau de la Hongrie, a déclaré que la session offrait une occasion unique de prendre des décisions pour l'avenir de la CEE, une région en pleine mutation. Il a exprimé sa confiance que la CEE, après la mise en oeuvre de ses réformes, resterait de la plus grande importance pour les pays de la région. Grâce à la mise en place de nouveaux concepts, la Commission serait apte à favoriser le développement de la coopération économique aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la région. Comme le notait le grand réformateur hongrois, ministre de l'Economie au XIXe siècle, le Comte Széchenyi, "seul, tout est difficile, mais à plusieurs rien n'est impossible", M. Lotz a conclu qu'il espérait que cette session anniversaire de la Commission se déroulerait dans cet état d'esprit et que les efforts de la Commission seraient récompensés par une amélioration du développement économique dans la région.

M. George W. VELLA, Vice Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères et de l'Environnement de Malte, a déclaré que le Plan d'action et le projet de déclaration définissaient en termes clairs à quoi ressemblerait la Commission à l'avenir et comment elle aurait un rôle à jouer en Europe, dans le monde, et dans le système des Nations Unies. Il a plus spécialement fait référence à la nouvelle Unité de coordination des activités opérationnelles dont les travaux auront pour but de satisfaire les besoins de sous-régions spécifiques de la CEE, y compris la région méditerranéenne. Les structures politiques, économiques et sociales de ces pays sont actuellement soumises à des pressions très fortes dues au trafic illégal d'armes, de drogue, au blanchiment de l'argent, aux migrations illégales et aux dégradations de l'environnement.

M. Vella a souligné que l'acceptation par son pays des nouveaux mécanismes et activités de la CEE ne signifiait pas à son sens l'abandon de la dimension méditerranéenne de la Commission. Bien au contraire, il était persuadé que celle-ci continuerait de faire l'objet d'une attention soutenue. Durant ces vingt dernières années, à chaque session de la Commission, Malte a été à l'origine d'une décision de la Commission liée au renforcement de la coopération économique dans la région méditerranéenne. Comme cela a été dit lors de la deuxième Conférence euro-méditerranéenne des Ministres des Affaires étrangères qui s'est tenue récemment à Malte, il est de la plus haute importance pour le processus euro-méditerranéen de réduire la fracture économique et sociale qui a été un élément déstabilisateur pour la région.

Mme Anneke VAN DOK VAN WEELE, Ministre du Commerce extérieur des Pays-Bas, s'exprimant au nom de l'Union européenne, a déclaré qu'à la fin d'un siècle, des choix devaient être faits, mais qu'au moment de faire ces choix, chacun devait évaluer les possibilités d'accroître la coopération pour une plus grande sécurité, stabilité, démocratie et bien-être social pour tous les peuples de l'Europe. La CEE-ONU, avec les ressources et l'expertise qui lui sont propres, pouvait jouer un rôle important dans ce processus. La réforme de la CEE-ONU avait permis de concentrer ses travaux sur ce qu'elle faisait de mieux. A partir de maintenant, elle ferait moins de choses, mais elle les ferait mieux, ce qui impliquerait l'abandon de certaines activités, soit parce qu'elles n'avaient plus de raison d'être, soit parce qu'elles pourraient être mieux faites par d'autres. Comme la réforme était un processus continu, il était encourageant de constater la mise en place d'un mécanisme de consultation destiné à examiner les activités de la Commission sur une base régulière.

L'Union européenne accueillerait favorablement toute idée qui pourrait améliorer les sessions de la Commission. Mme Van Dok Van Weele a souligné qu'il était nécessaire qu'une plus grande délégation en matière financière et de gestion du personnel ait lieu pour permettre au secrétariat de mieux répondre aux tâches qui lui sont assignées. La Commission devrait continuer à jouer un rôle des plus importants dans le paysage politique européen pour peu qu'elle fût capable de répondre efficacement aux changements en Europe.

M. V.M. SERVOV, Vice-Président du Gouvernement de la Fédération de Russie, a déclaré que la diversité des tâches et des problèmes auxquels les pays européens ont à faire face démontre clairement que la CEE-ONU a un rôle important à jouer. Les changements géopolitiques et des réalités économiques appellent à de sérieux ajustements dans les activités de toutes les organisations internationales. La CEE-ONU ne fait pas exception. Seul forum économique pan-européen au temps de la guerre froide, elle est devenue durant ces vingt dernières années un membre à part entière de la famille des organisations internationales de la région. Grâce à l'utilisation efficace de ses avantages comparatifs, la Commission est parvenue à s'adapter avec succès aux changements politiques et économiques des Etats membres. Ses activités sont d'une importance majeure pour la Russie qui n'a pas encore terminé sa transition vers une économie de marché. En particulier, la Commission a permis à certains pays de la région de partager leur expérience avec d'autres, ce qui a beaucoup aidé la Russie dans son processus de transformation. Cette dernière a aussi profité des activités de recherche de la Commission. La Fédération de Russie considère qu'à l'avenir, la Commission doit centrer ses activités sur l'aide à l'intégration des économies en transition dans l'économie européenne et mondiale.

Mme Patrizia TOIA, Sous-Secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères de l'Italie, a déclaré que la CEE-ONU continuait de jouer une rôle prépondérant dans la région et que le Plan d'action et la déclaration ministérielle étaient une réponse efficace aux changements qui affectaient ses Etats membres. Les efforts d'harmonisation, que ce soit dans le domaine de l'environnement ou des transports, étaient d'une grande utilité pour tous. Il était à espérer que la réforme en cours rendrait la Commission encore plus efficace et qu'elle servirait d'exemple à d'autres institutions du système. Il était louable que cette réforme ait eu pour effet une concentration de l'énergie de la Commission sur ce qu'elle savait le mieux faire. Durant une période où les ressources sont limitées, il est indispensable de supprimer certaines activités et de mettre l'accent sur d'autres. Le fait d'avoir donné accès à certaines de ses activités et de ses statistiques par l'intermédiaire du réseau informatique représentait aussi un très net progrès. L'Italie était tout à fait prête à soutenir l'effort de réforme en cours et à renforcer la CEE.

M. Jakk LEIMANN, Ministre des Affaires économiques de l'Estonie, a souligné que l'importance de la coopération économique en Europe ne devait pas être sous-estimée et que les travaux de la CEE durant toute cette période de réforme dans certains pays de la région étaient, eux aussi, de la plus haute importance. Il était remarquable que la CEE fût parvenue à changer son approche de façon à s'adapter aux changements, mais il lui fallait maintenant faire des efforts pour mettre en pratique cette réforme. Entre temps, la coopération entre pays baltes démontrait comment la coopération économique pouvait mener à une amélioration du bien-être des citoyens. L'Estonie avait de tout temps encouragé l'esprit de compétition et d'entreprise. Elle avait appliqué des politiques commerciales non discriminatoires et mis l'accent sur une ouverture de ses frontières aux investissements étrangers. La mise en oeuvre de telles politiques et la participation à divers programmes de coopération avaient permis à l'Estonie d'aider d'autres pays dans leur processus de réforme. Le pays était persuadé qu'apprendre en faisant et le "commerce et non l'aide" étaient les meilleures façons de transformer les économies nationales d'un système centralisé à un système démocratique et de libre entreprise.

M. Franz BLANKART, Secrétaire d'Etat pour les Affaires économiques étrangères de la Suisse, a déclaré que le développement des activités de la CEE avait été entravé à ses débuts par la guerre froide, mais la Commission avait tout de même servi de forum pour le dialogue entre deux systèmes antagonistes. A cause de cette situation, la CEE avait été obligée de se cantonner dans des activités techniques d'intégration des économies de ses Etats membres, car les activités politiques au sens pratique du terme ne lui étaient pratiquement pas possibles. Malgré tout, la CEE a pu accomplir un travail coopératif important et nombre de connaissances dans le domaine de l'harmonisation des standards ont été accumulées. De plus, les publications de la CEE témoignent de ses remarquables capacités analytiques. Le Plan d'action qui sera adopté à cette session justifie les efforts de ses Etats membres et les espoirs que ces derniers placent dans la CEE. La nouvelle stratégie et les méthodes de travail qui en découleront amélioreront la qualité du travail de la CEE. Elles sont une bonne illustration de la prudente et efficace rationalisation du système des Nations Unies.

Per Ludvig MAGNUS, Sous-Secrétaire général au Ministère des Affaires étrangères de la Norvège, a souligné que la réforme de la CEE était indispensable non seulement à cause des contraintes budgétaires, mais aussi de la nécessité pour la CEE de revoir son rôle et ses fonctions dans un environnement politique et institutionnel changeant. La Norvège est persuadée que le Plan d'action et la déclaration ministérielle devraient permettre de mettre la CEE sur la bonne voie, pour autant que les réformes soient véritablement mises en oeuvre.

M. Magnus a déclaré que la Norvège était satisfaite que l'environnement ait été placé sur la liste des priorités de la CEE, de même que les problèmes de l'énergie et de la coopération dans le domaine de la statistique. Il a aussi exprimé sa satisfaction pour le travail du Comité du bois.

Guntars KRASTS, Ministre de l'Economie de la Lettonie, a déclaré que, pour son pays, la CEE était l'un des forums intergouvernementaux des plus importants. La CEE a contribué à la mise au point d'une vision européenne du développement durable et a coordonné cette vision avec celle qui existe dans d'autres régions du monde. La réforme de la CEE était un effort louable qui devrait permettre un meilleur fonctionnement de l'institution et améliorer le dialogue entre Gouvernements. La Lettonie a entrepris des réformes importantes et leurs effets, principalement en termes de commerce, avaient été douloureux. La majeure partie du commerce qui s'effectuait avec l'ex-Union soviétique avait maintenant lieu avec les pays de l'Ouest. Les privatisations massives avaient été l'un des défis les plus difficiles pour le Gouvernement de la Lettonie. La Lettonie soutenait l'importance donnée par la CEE aux rapports avec le secteur privé. Tout aide supplémentaire de la part de la CEE aux pays en transition était la bienvenue.

M. Jan PEETERS, Secrétaire d'Etat pour l'intégration sociale, la sécurité et l'environnement en Belgique, a déclaré que bien que la CEE soit la plus ancienne des commissions régionales, elle demeurait pertinente et extrêmement dynamique. Elle venait de prouver son dynamisme en adoptant une réforme ambitieuse. Elle semblait non seulement être totalement ancrée dans le présent, mais aussi capable de relever les défis du futur. Parmi les succès de la CEE, il fallait noter le rôle de forum d'échanges d'idées qu'elle avait rempli durant les années de la guerre froide. Elle servait maintenant de centre d'information et de conseil pour les pays en transition. Les autres défis auxquels la Commission avait à faire face concernaient l'accélération du processus de globalisation, la protection de l'environnement et l'amélioration des transports.

M. Valentin DOBREV, Premier Vice Ministre des affaires étrangères de Bulgarie a déclaré que son pays avait pris part aux travaux de la Commission durant ces dernières décennies et avait tiré un bénéfice substantiel de sa participation aux activités des organes subsidiaires de la Commission. Des développements historiques sans précédent dans la région avaient nécessité des changements dans le mode de fonctionnement de la Commission et son pays était particulièrement satisfait des résultats de la réforme entreprise par la Commission. La mise en oeuvre de cette réforme devrait permettre une rationalisation et un renforcement des activités de la CEE-ONU et assister les pays d'Europe centrale et orientale dans leur transition vers une économie de marché.

M. Dobrev a souligné que l'appartenance à l'Union européenne et à l'OTAN était une priorité pour son gouvernement qui espérait que très bientôt, après la Conférence intergouvernementale de l'Union européenne qui doit se tenir à Turin, la Bulgarie serait à même, tout comme d'autres pays, d'entamer la procédure d'accession à l'Union européenne. La Bulgarie a aussi lancé un nouveau processus de coopération en Europe du Sud-est avec la signature en juillet dernier à Sofia de la Déclaration de relations de bon voisinage, de stabilité, de sécurité et de coopération.

M. R. THORNING-PETERSEN, Ambassadeur, Représentant personnel du Président de l'OSCE et membre du ministère des Affaires étrangères du Danemark, a déclaré que l'OSCE était une organisation de sécurité et que, par là même, son approche des questions économiques devait être considérée dans le contexte des questions de sécurité. La tâche de l'OSCE était de donner une impulsion politique pour lancer la coopération économique entre pays participants. L'intention de l'Organisation était aussi de stimuler les travaux entrepris par les institutions spécialisées dans ce domaine. M. THORNING PETERSEN s'est félicité de la coopération croissante entre l'OSCE et la CEE. Dans cette perspective, la CEE avait contribué à nombre d'activités de l'OSCE dans le domaine économique. Un exemple de cette participation était le Forum économique qui avait bénéficié de la participation active de la CEE. C'était le souhait de l'OSCE de renforcer cette coopération, non seulement au plus grand bénéfice des organisations, mais aussi et surtout pour construire un environnement stable pour la croissance et la prospérité en Europe.

M. Jadranko PRLIC, Ministre des Affaires étrangères de Bosnie-Herzégovine, a déclaré que le Gouvernement de son pays était heureux aujourd'hui que la paix soit enfin rétablie avec l'aide de la communauté internationale, mettant ainsi fin à cinq années d'une tragédie sans précédent. Toutefois, les conséquences de l'agression de la Bosnie-Herzégovine étaient énormes; aux pertes humaines venait s'ajouter la destruction des fondements économiques du pays. L'une des priorités du pays était une pleine participation aux activités de la CEE. La CEE était considérée comme l'une des principales organisations pouvant aider au processus de transition. L'expertise de la CEE et son aide ne pouvaient qu'avoir un impact positif sur le processus de reconstruction du pays. M. Prlic a lancé un appel à tous les pays présents d'organiser au plus vite une conférence des donateurs pour la Bosnie-Herzégovine, vu l'importance cruciale de cette conférence pour la reconstruction économique et le processus de paix.

M. S. CEK, Ministre adjoint des Affaires étrangères de Croatie, a déclaré que la CEE avait, durant ces cinquante dernières années, atteint des résultats notables. Son pays voulait mettre l'accent sur l'importance de la réforme de la CEE en cours dans le cadre de la réforme globale des Nations Unies. La Croatie accueillait avec bienveillance la nouvelle structure de la Commission, ainsi que son plan d'action. Elle espérait que l'accent mis sur l'aide aux pays en transition pourrait lui être utile aussi bien durant la période de transition économique qu'elle traversait que dans le processus de reconstruction. De nombreuses mesures de réformes économiques avaient été prises par son gouvernement; le niveau de l'inflation était parmi les plus bas au sein des pays en transition et le PNB allait continuer de croître. Parmi les partenaires économiques de la Croatie, on trouvait maintenant des pays de l'Union européenne. Il était à prévoir que, plus les réformes économiques seraient mises en place, plus les investisseurs étrangers seraient attirés par le marché croate. La Croatie pensait que la CEE devrait consacrer plus de temps à accroître sa coopération avec d'autres organes des Nations Unies et d'autres entités régionales afin de mieux servir les intérêts des pays de la région. La Croatie attachait la plus grande importance aux travaux de la CEE.

M. C. SVOBODA, Vice-Ministre des Affaires étrangères de la République tchèque, a déclaré que l'Europe était aujourd'hui très différente de ce qu'elle était en 1947 au moment où la CEE était créée. A cette époque, certains pays européens comme le sien avaient été tenus à l'écart du processus de reconstruction de l'Europe d'après-guerre. Durant toute cette période, la CEE avait été un forum unique où tous les pays, indépendamment de leurs orientations politiques, pouvaient participer aux discussions et aux prises de décisions. Depuis, l'Europe avait changé, et la CEE aussi, mais, heureusement, l'Europe et la CEE avaient survécu ensemble et s'étaient entraidées durant ces moments difficiles. Beaucoup d'habitants de l'Europe ne suspectaient pas l'étendue de l'action de la CEE dans leur vie quotidienne. Mais les gouvernements devaient admettre que la CEE avait fourni des résultats tangibles. Maintenant, de nouveaux défis avaient vu le jour, tels que les contraintes budgétaires, la réorientation des objectifs, les changements dans les méthodes de travail avec, en toile de fond, une coopération croissante avec d'autres organisations. Du point de vue de la République tchèque, la CEE faisait partie de telles institutions. Elle avait prouvé qu'elle pouvait être réformée, flexible et efficace. Il était à prévoir que sa nouvelle réforme lui donnerait un nouvel essor à l'aurore du siècle nouveau.

Mme A. WILLI, Ministre des Affaires étrangères du Liechtenstein, a déclaré que les travaux de la CEE avaient été couronnés par cinquante ans de succès. Elle était devenue une organisation importante pour faire entendre les vues et problèmes de ses pays membres et une source de coopération au sein du système des Nations Unies. A ce point de l'histoire européenne, il était vital pour la CEE de venir en aide aux pays d'Europe centrale et orientale dans leurs efforts de reconstruction de leur économie. Elle a souligné que les normes et standards développés par la CEE avaient été de la plus grande aide pour tous les pays européens. Le Plan d'action qui devrait mener la CEE dans le XXIe siècle était, d'après son pays, un document bien fait dont il soutenait les principes et les objectifs. La coopération avec les autres institutions de la région était aussi une façon de renforcer la CEE. La participation aux travaux de la CEE avait été tout au long de ces années utile au Liechtenstein. Il était à souhaiter que le Plan d'action serait mis en oeuvre avec vigueur et conviction.