UNUnited Nations Economic Commission for Europe

Press Releases 1997

[Index]

L'initiative de coopération pour l'Europe du Sud-Est prend un bon départ (SECI)

18 février 1997

Six projets à mettre en oeuvre

"L'Initiative de coopération pour l'Europe du Sud-Est débute sous le signe de l'efficacité" a déclaré M. Yves Berthelot, Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (ONU-CEE). "Au cours de cette réunion d'une journée, les pays participants ont témoigné d'une forte volonté de coopération qui s'est traduite par la décision de mettre en chantier six projets relatifs au passage des frontières, aux transports et infrastructures connexes, à la promotion de l'investissement, à l'énergie et à l'environnement".

Le 29 janvier 1997 a eu lieu la première réunion du Comité chargé d'élaborer le programme de l'Initiative de coopération pour l'Europe du Sud-Est, lancée quelques mois auparavant par les Etats-Unis d'Amérique sous la direction de l'ambassadeur Richard Schifter, Conseiller spécial du Président des Etats-Unis. Cette réunion, présidée par M. Erhard Busek, ancien Vice-Chancelier de l'Autriche assumant la fonction de coordonnateur de l'Initiative, a rassemblé plus de 50 personnalités de haut niveau. Les pays et organisations suivants étaient représentés: Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, l'ex-République yougoslave de Macédoine, Grèce, Hongrie, République de Moldova, Roumanie, Slovénie, Turquie, ainsi que les Etats-Unis d'Amérique, la Fédération de Russie, l'Union européenne et la Commission européenne, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), et la Banque mondiale.

M. Berthelot a conclu en disant que "ces projets visent à apporter une contribution modeste au rétablissement d'une paix durable en Europe du Sud-Est. Il est indispensable que les populations concernées réapprennent à vivre et à travailler ensemble en échangeant des biens et des services, en ouvrant leurs frontières et en s'entraidant à panser les blessures de la guerre".

ANNEXE

La réunion tenue le 29 janvier 1997, au titre de l'Initiative de coopération pour l'Europe du Sud-Est, est convenue de lancer les projets suivants :

Facilitation du commerce : mesures pour venir à bout des difficultés opérationnelles

Dans la région de l'Europe du Sud-Est, le développement du commerce est notamment entravé par un certain nombre de problèmes de franchissement des frontières et d'obstacles administratifs. Ce projet vise à accélérer les flux de marchandises et à éliminer les problèmes d'engorgement aux frontières. A cet effet, il conviendra d'instaurer des régimes douaniers efficaces et de simplifier les procédures d'échange d'informations. En raison de la nature intersectorielle de ce problème, la participation des organismes publics et du secteur privé est indispensable.

Infrastructure des transports : recensement des goulets d'étranglement sur les principaux couloirs internationaux de la région et mesures à court terme pour y remédier

De nombreux pays participant à l'Initiative souffrent d'une infrastructure routière et ferroviaire insuffisante, y compris le long des principaux couloirs internationaux. Cette situation se traduit par une perte d'efficacité et un alourdissement des coûts des transports nationaux et internationaux, freinant en définitive la croissance économique, la compétitivité et l'intégration des pays de la région. Le projet en question vise à aider ces pays à développer les réseaux de transports routiers, ferroviaires et combinés.

Politiques financières d'aide aux PME sous forme de microcrédit et de systèmes de garantie du crédit

On s'accorde à reconnaître que les PME favorisent la croissance économique et le développement durable. A l'intérieur de ce secteur, les micro-entreprises et les petites entreprises revêtent une importance particulière, dans la mesure où elles représentent le berceau de l'esprit d'entreprise, notamment dans les pays qui enregistrent des taux de chômage et de pauvreté élevés. Le nombre de chômeurs inscrits dans la région couverte par l'Initiative de coopération pour l'Europe du Sud-Est est évalué à plus de 4,5 millions. La création de PME peut être une source d'emplois, salariés ou non. Dans le cadre de ce projet, il est prévu de passer en revue l'activité législative et les mécanismes de financement dans les pays visés à l'aide du questionnaire élaboré en coopération avec la BERD, et de préparer une évaluation des données d'expérience disponibles concernant les associations de

crédit. Sur cette base, des organismes de microcrédit et/ou des systèmes de garantie de crédit aux PME, à caractère novateur, seront mis en place avec le concours des organismes donateurs internationaux et des milieux d'affaires.

Réseau de zones de démonstration de l'efficacité énergétique en Europe du Sud-Est

L'efficacité et la fiabilité des filières énergétiques sont essentielles pour l'amélioration de la situation de l'environnement et la réussite de la transition économique en Europe du Sud-Est. Certains pays de la région appliquent des mesures d'économies d'énergie pour faire face à des restrictions importantes de leurs approvisionnements. Le projet vise à favoriser l'amélioration de l'efficacité énergétique en créant des conditions propres à stimuler l'initiative du secteur privé et développer les possibilités d'investissement dans des projets à l'échelle des villes. Un réseau de zones de démonstration de l'efficacité énergétique sera établi en vue d'accélérer les progrès dans ce domaine.

Interconnexion des réseaux de gaz naturel, diversification des sources d'approvisionnement en gaz et amélioration de la sécurité des approvisionnements en Europe du Sud-Est

A l'inverse de la situation qui règne dans les pays développés à économie de marché, où les marchés du gaz sont desservis par trois ou quatre sources différentes, voire plus, les marchés du gaz naturel des pays d'Europe du Sud-Est dépendent pour la plupart d'un seul fournisseur. En outre, les réseaux de gaz naturel de pays voisins ne sont généralement pas interconnectés entre eux. Dans les pays où de telles interconnexions existent, il s'agit plus souvent d'éléments d'un système de transport international que d'un réseau interconnecté bien conçu et efficace. Le projet a pour objectif de promouvoir l'investissement en faveur du développement des réseaux de gaz naturel et des interconnexions internationales de gazoducs, ainsi que de diversifier les sources d'approvisionnement des pays d'Europe du Sud-Est.

Programme de relèvement de la zone du Danube

Depuis 1989, en dépit des grandes initiatives internationales, l'assistance financière visant à aider les pays en transition riverains du Danube à rénover ou à construire des installations de traitement des eaux usées et à mettre en oeuvre des procédés de fabrication respectueux de l'environnement, conformément aux dispositions pertinentes des Conventions relatives à la protection des cours d'eau transfrontières signées et/ou ratifiées par ces pays, n'a guère progressé. Dans plusieurs cas, des fonds étaient certes disponibles à cet effet, mais leur utilisation était subordonnée à des conditions draconiennes inacceptables pour les pays bénéficiaires. C'est pourquoi, dans le cadre de la Convention relative à la coopération pour la protection et l'exploitation durable du Danube, un groupe de travail s'apprête à mettre au point un programme de relèvement pour les pays riverains basé sur une combinaison des opérations de financement qui permette aux donateurs et aux bénéficiaires de s'entendre sur les conditions et les modalités de l'aide. Ce programme vise donc à briser le cercle vicieux actuel et à accélérer le mouvement des pays riverains du Danube vers l'autosuffisance et l'intégration dans l'économie de marché, tout en contribuant au renforcement de la confiance, à la prévention des conflits, à la sécurité et à la stabilité dans la région. Dans ce contexte, le rôle de l'Initiative de coopération pour l'Europe du Sud-Est consisterait à appuyer politiquement cette première phase essentielle du programme, ainsi que les phases opérationnelles ultérieures. La CEE-0NU, en étroite coopération avec la Convention du Danube, contribuerait pour beaucoup à ce processus en organisant des services consultatifs, des ateliers et, au besoin, des stages de formation, ainsi qu'en participant à l'élaboration et à la mise en oeuvre de programmes ou de projets. La CEE-ONU servirait également d'intermédiaire pour assurer la coordination du programme de relèvement de la zone du Danube avec les autres initiatives pertinentes, telles que la Coopération économique de la mer Noire, le Programme pour les mers régionales (Méditerranée) ou l'Initiative centre-européenne.