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Les polluants organiques persistants: une etape décisive

17 janvier 1997

"Les récentes découvertes scientifiques concernant les effets des polluants organiques persistants (POPs) sur la santé sont particulièrement alarmantes", affirme Monsieur Lars Nordberg, sous-directeur de la Division de l'environnement de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU). "C'est pourquoi les négociations en cours sous l'égide de la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance sont particulièrement importantes et revêtent un caractère d'urgence. La réunion de la semaine prochaine (20 au 24 janvier 1997) devrait permettre d'établir une liste finale de ces substances dangereuses dont l'utilisation sera réglementée".

Les POPs, tels que le DDT, le toxaphène, le chlordane, l'aldrine, les PCB et la dioxine, peuvent générer des cancers et causer des dommages importants au système reproductif de l'homme. Ils ont aussi un effet négatif sur le développement physique de l'homme et peuvent causer des dommages aux glandes endocrines et au système immunitaire. Une étude effectuée par l'Académie des sciences des Etats-Unis d'Amérique montre que les POPs sont responsables de plus de 20 000 cancers aux Etats-Unis. Les effets négatifs des POPs sur la fertilité des hommes sont de plus en plus mis en évidence. Ainsi, une étude récente de la "University of South Carolina Medical School" démontre que la pollution industrielle est directement responsable de la diminution de la production de spermatozoïdes.

En novembre dernier, l'Organe exécutif de la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance a décidé d'accélérer les négociations pour la préparation d'un protocole sur les POPs. Ce protocole devrait être prêt début 1998.

La procédure utilisée pour la préparation de ce protocole est nouvelle et comporte deux étapes. La première consiste à préparer un projet de protocole dans un cadre informel. Ce texte est maintenant disponible. Il reflète le format que pourra revêtir le futur protocole (y compris les obligations fondamentales, les procédures pour modifier la liste des substances, et les annexes techniques). Ce projet propose entre autres que les obligations fondamentales du protocole s'appliquent dans un premier temps à une liste de 16 à 18 substances qui ont d'ores et déjà été identifiées d'après les informations disponibles sur les risques qu'elles font courir aux êtres humains. Les obligations fondamentales permettent de prendre une grande variété d'actions de contrôle ou de gestion, pour bannir ou supprimer l'utilisation de ces substances ou, tout du moins, en limiter leur utilisation et contrôler leur émission. Pour l'instant, le texte tel qu'il est comporte des clauses alternatives. Une autre originalité du texte proposé est qu'il prévoit la possibilité d'élargir ou de modifier la liste des substances concernées et les actions à prendre sans nécessiter la renégociation complète du protocole.

La seconde et dernière étape de la préparation du protocole commence la semaine prochaine, lorsque les Parties de la Convention, sur la base de ce texte composite, entameront les négociations formelles et décideront de la liste finale des POPs auxquels le nouveau protocole s'appliquera. Une session ultérieure est prévue la semaine du 16 au 20 juin 1997 et, si nécessaire, une autre en automne prochain.